Agence spatiale européenne
 

Rédaction
16 juillet 2002

Le satellite expérimental européen de télécommunications ARTEMIS, placé il y a un an sur une mauvaise orbite par une Ariane-5, est "sain et sauf" et a "de bonnes chances" de pouvoir entrer en service 2003, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA). Le 12 juillet 2001, en raison de l'arrêt prématuré du moteur de l'étage supérieur du lanceur lourd européen, le satellite ARTEMIS et le satellite japonais de télédiffusion directe BSAT-2b (définitivement perdu depuis) avaient été placés sur une orbite plus de deux fois inférieure à ce qui était prévu (17.000 km d'altitude à l'apogée au lieu de 36.000). Propulsé par ses moteurs ioniques qui n'avaient pourtant pas été conçus à cette fin, étant normalement destinés à de simples corrections d'orbite une fois à l'altitude et à la position voulues, ARTEMIS (Advanced Relay and Technology Mission Satellite) "se dirige lentement mais sûrement" vers sa position normale. "Alors qu'on pouvait le croire perdu, il a donc de bonnes chances de pouvoir remplir sa mission de télécommunications de pointe", souligne l'ESA dans un communiqué. La propulsion ionique ou électrique utilise les champs électriques à la place de la chaleur (obtenue par la combustion d'ergols dans les moteurs chimiques) pour éjecter le gaz propulseur: il commence par ioniser (charger électriquement) des molécules de gaz (du xénon en l'occurrence), puis ce gaz ionisé est accéléré par des champs électriques et éjecté des tuyères. Bien que la poussée obtenue soit très faible par rapport à celle d'un moteur chimique, le moteur ionique présente l'avantage décisif d'avoir une très faible consommation et de pouvoir donc fonctionner pendant très longtemps. "C'est comme si l'on pilotait un paquebot avec un moteur de hors-bord", expliquent les spécialistes. Le recours aux propulseurs ioniques d'ARTEMIS a nécessité de modifier 20% du logiciel de commande du satellite en téléchargeant depuis le sol l'ordinateur de bord en éléments de correction. Pour "différentes raisons" techniques, le rehaussement de l'orbite entamé le 17 février dernier se poursuit plus lentement qu'espéré, à l'aide d'un seul de ses quatre moteurs ioniques. ARTEMIS obtient une élévation d'orbite de 15 km par jour et, avec quelque 3.000 km à parcourir, il devrait mettre encore quelque 200 jours à atteindre l'orbite prévue. "Ce qui signifie, conclut l'ESA, que ses charges utiles de télécommunications devraient pouvoir être mises en service début 2003."

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