La Commission européenne juge les tarifs de la téléphonie mobile trop élevés en France, recommandant l'arrivée d'un quatrième opérateur pour stimuler la concurrence, dans un rapport qui souligne par ailleurs la bonne résistance du secteur européen des télécoms à la crise. "Un consommateur français faisant un usage moyen de son téléphone portable paie la seconde facture mensuelle la plus élevée dans l'UE, juste en-dessous de 30 euros", contre un peu moins de 20 euros en moyenne dans l'UE, souligne la Commission dans ce rapport. La France a été en 2008, derrière l'Espagne, le pays européen où la facture de téléphonie mobile est la plus élevée. En 2007, elle était encore au quatrième rang, derrière Malte, l'Espagne et l'Irlande. "Le marché de la téléphonie mobile n'a pas fait preuve du même dynamisme que le haut débit" dans la téléphonie fixe, souligne la Commission. En 2008, le taux de pénétration des services de téléphonie mobile en France a ainsi été bien en dessous de la moyenne européenne, de 88,4% contre 119% au niveau européen en octobre, indique-t-elle. "Les prix ont baissé mais restent élevés pour les consommateurs", poursuit Bruxelles, qui remarque que "les parts de marché des opérateurs n'ont pas beaucoup changé en 2008" et que "les opérateurs virtuels font face à des conditions restrictives qui rendent difficile pour eux d'être concurrentiels". "L'arrivée d'un quatrième opérateur mobile pourrait contribuer à améliorer la concurrence et le choix pour les consommateurs", estime-t-elle. Le gouvernement français a annoncé en janvier qu'une partie de la quatrième licence mobile serait attribuée à un nouvel opérateur avant l'été. L'arrivée d'un quatrième opérateur mobile va offrir aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO) la possibilité de négocier avec lui de meilleures conditions commerciales. En France, les 15 opérateurs virtuels --qui ne possèdent pas de réseau mais achètent des minutes en gros à SFR, Orange (France Télécom) et Bouygues Telecom-- se partagent péniblement 5% du marché, contre 25% en Allemagne, 15% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Dans son rapport, la Commission européenne dresse par ailleurs un bilan globalement positif du secteur de la téléphonie mobile en Europe, qui a poursuivi sa croissance en 2008 malgré la crise. Ses recettes sont estimées à plus de 300 milliards d'euros, soit une croissance de 1,3% par rapport à 2007, indique-t-elle. Par ailleurs, le montant moyen d'une facture de téléphonie mobile a baissé dans l'Union européenne, de 21,48 euros à 19,49 euros en 2008. Quelque 75% des usagers européens disposent en outre maintenant de connexions à internet d'au moins 2 mégabits/seconde, soit un débit permettant notamment d'obtenir des programmes de télévision par internet, se félicite-t-elle. La Commission appelle cependant à plus de coordination au niveau européen. Les divergences entre les réglementations des États membres de l'UE "continuent de faire obstacle à la réalisation d'un véritable marché unique des télécommunications pour les opérateurs et les consommateurs", souligne-t-elle.
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