La Commission européenne et l'Agence spatiale européenne (Esa) ont présenté leur stratégie pour une Europe de l'espace plus efficace et plus compétitive, un domaine où ses ambitions sont ébranlées par les retards de son projet phare Galileo. Le commissaire à l'Industrie Günter Verheugen et le directeur de l'Esa Jean-Jacques Dordain ont ainsi estimé avoir défini le "cadre politique" qui permettra d'augmenter les investissements dans un secteur jugé crucial pour la compétitivité européenne. "Les efforts dans ce domaine doivent s'intensifier pour que l'Europe ne soit pas marginalisée dans ce domaine très important", à la base de "toutes les infrastructures modernes", a souligné M. Verheugen lors d'un point presse. Le risque que l'Europe soit dépassée est réel, selon lui, avec des budgets européens consacrés à l'espace cinq mois moins importants qu'aux Etats-Unis et les investissements croissants de la Chine et de l'Inde. Cette stratégie - rédigée après d'"intenses consultations" avec les Etats membres et qui sera soumise aux ministres de la Compétitivité des 27 le 22 mai - affirme la nécessité pour l'Union de conserver "un accès autonome à l'espace". Elle vise à mieux coordonner les programmes spatiaux civils entre l'Esa, l'UE et les pays membres afin de "garantir le meilleur coût-résultat et éviter un double emploi inutile". Elle doit notamment permettre de développer des applications spatiales proprement européennes comme le système d'observation de la Terre GMES ou le système de navigation par satellite Galiléo. Ce projet, qui se veut emblématique des ambitions technologiques européennes et doit affranchir les Européens de leur dépendance du GPS américain, bat de l'aile. Le consortium de huit industriels européens chargés de déployer et gérer les 30 satellites n'a toujours pas signé le contrat de concession qui doit permettre le développement d'applications commerciales, alors qu'il était attendu pour décembre 2005. Le commissaire européen aux Transports Jacques Barrot, qui pilote ce dossier et a menacé de remettre en cause ce consortium, doit présenter après le 10 mai des propositions visant à "ce qu'il n'y ait plus de retard et à ce que le financement à long terme du projet soit garanti", a souligné M. Verheugen. Il n'a pas précisé quelles seraient ces propositions. Mais il a souligné que le projet GMES, autre projet phare européen piloté par l'Esa et la Commission, serait lui financé essentiellement sur fonds publics, même si "des services commerciaux pourront aussi contribuer au financement" à terme. "Nous n'aurons pas les problèmes que nous avons eus sur Galileo, nous ne gérerons pas un partenariat public-privé", a assuré M. Verheugen.
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