L'ouverture à la concurrence des télécoms en 1993 a clairement permis de faire baisser les prix, toutefois des efforts sont encore nécessaires, a estimé jeudi la commissaire européenne Viviane Reding, proposant notamment de séparer activités de réseaux et de services. Cette libéralisation "est incontestablement une réussite de l'UE, comme le montrent la tendance à la baisse des tarifs et l'amélioration des services", s'est réjouie la commissaire chargée des télécommunications, lors de la présentation du 12e rapport annuel de la Commission sur le secteur. "Cela dit, a-t-elle prévenu, même si on peut se satisfaire d'une croissance du secteur de 2,3% en 2006 (par rapport à 2005) et d'un surcroît d'investissement de 5%, on ne peut s'en contenter". Selon le rapport publié jeudi, "il faudrait davantage de concurrence, une application plus cohérente et plus rapide des mesures correctives et une plus grande indépendance des régulateurs". En terme d'indépendance, la Commission regrette notamment "l'influence du politique sur le travail quotidien du régulateur national" en Pologne et en Slovaquie. A ce titre, la commissaire a réaffirmé sa volonté de créer un régulateur européen des télécoms. Afin de s'adapter à l'évolution rapide des technologies, la commissaire prévoit de proposer cet été une réforme des règles actuelles, datant de 2002. Ce paquet -comprenant deux directives, une recommandation et éventuellement un règlement- sera ensuite soumis aux Etats membres et au Parlement européen, pour une entrée en vigueur espérée en 2010. En guise de "remède" aux dysfonctionnements qui subsistent, la commissaire a annoncé jeudi qu'elle envisageait de proposer "une séparation fonctionnelle" entre activités de réseaux et de services. Selon elle, cela constituerait "un moyen pour laisser entrer plus facilement les nouveaux entrants sur un marché" dont les recettes ont atteint 290 milliards d'euros en 2006. "Nous pensons le proposer comme un nouvel outil. Je ne dis pas que c'est la panacée mais cela devrait être mis à la disposition des autorités nationales, sous surveillance de la Commission", a déclaré Viviane Reding. La commissaire a reconnu s'être inspirée de l'expérience britannique, où "ce partage des rôles" a été bénéfique pour le consommateur selon elle. L'Italie et le Portugal examinent également cette option. L'intégrer dans la législation européenne pourrait encourager certains régulateurs à adopter ce type de solution. Toutefois, avertit un fonctionnaire européen, ce "remède de cheval" sera à utiliser prudemment, et seulement dans certains cas, car le bénéfice d'une telle mesure "dépend vraiment des conditions dans chaque pays". Selon les chiffres publiés par la Commission, les recettes de la téléphonie mobile ont crû de 4,6% en 2006, tandis qu'elles ont reculé de 5% dans la téléphonie fixe. Le taux de pénétration des téléphones mobiles est désormais de 103% dans l'UE, contre 95% un an plus tôt, ce qui signifie qu'il y a en Europe plus d'un téléphone par habitant. La commissaire Reding s'est réjouie en outre des excellentes performances d'une petite dizaine d'Etats membres en matière de pénétration du haut-débit, avec en tête les Pays-Bas et le Danemark. Fin 2006, il y avait 73 millions de lignes haut-débit en Europe, soit 39% de plus qu'en 2005.
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