Piratage
 

Piratage audiovisuel : entre tentation et dangers

Frédéric SCHMITT
12 février 2025 à 11h22  
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Qui n'a jamais été tenté par l'accès illimité aux films, séries et événements sportifs sans débourser un centime ? Avec la multiplication des offres pirates, tout semble à portée de clic. Mais derrière cette illusion de gratuité, se cachent de véritables chausse-trappes : abonnements éphémères, virus, vols de données bancaires, ou encore poursuites judiciaires. Alors, avant de succomber à la tentation de la facilité, mieux vaut mesurer les risques réels du piratage audiovisuel.

Le piratage audiovisuel n'a jamais été aussi accessible. Un rapide tour sur Internet suffit à trouver une profusion de sites, forums et tutoriels expliquant comment contourner les barrières d'accès aux contenus payants. Plus surprenant encore, de grandes plateformes de vente en ligne, par le biais de leur marketplace, se retrouvent involontairement complices en proposant des abonnements et des produits facilitant le piratage. Mais au-delà de l'attractivité de ces solutions, quels sont les risques réels encourus par les consommateurs qui cèdent à la tentation ?

Des achats en ligne à haut risque

Se procurer un abonnement IPTV pirate ou un accès à des plateformes de streaming illégal semble, à première vue, aussi simple (voire encore plus simple) qu'un achat légal. Pourtant, ces transactions s'avèrent souvent piégeuses. L'absence de garantie sur ces produits rend chaque achat potentiellement risqué :

  • Une qualité de service aléatoire : un match de football populaire ? Un week-end pluvieux ? Les ingrédients de base pour mettre en panne une plateforme IPTV illégale, très sous dimensionnée pour un profit maximum, incapable de faire face au premier pic d'audience.
  • Un service éphémère : les offres illégales reposent sur des infrastructures instables. Il n'est pas rare qu'un abonnement IPTV cesse de fonctionner du jour au lendemain, voire en quelques heures, laissant l'utilisateur sans recours ni remboursement.
  • Le vol des données bancaires : de nombreux sites de vente illicite utilisent des plateformes de paiement peu sécurisées, voire complètement fausses. Renseigner ses informations bancaires sur ces sites, c'est prendre le risque de voir son compte débiter de montants imprévus ou ses informations revendues sur le darknet.
  • L'installation de logiciels malveillants : des applications pirates pour accéder à du contenu payant peuvent intégrer des virus, trojans ou malwares. Ces programmes peuvent récupérer des informations personnelles, surveiller les activités en ligne, voire transformer un appareil en botnet servant à des cyberattaques, ou pire, d'hébergement d'images pédophiles.

Une exposition à des contenus non sensibles

Le piratage audiovisuel ne garantit pas la maîtrise du contenu diffusé. De nombreux sites de streaming illégaux et plateformes IPTV pirates ne filtrent pas leurs sources, exposant les utilisateurs à :

  • Des contenus violents, choquants ou inappropriés, sans système de classification par âge.
  • Des publicités agressives pouvant rediriger vers des sites frauduleux ou infectés.
  • Une qualité d'image et de son aléatoire, loin des standards des plateformes officielles.

Combien de fois des personnes ont vu leur téléchargement direct illégal se solder par le visionnage d'un snuff movie ou d'un film porno trash en pensant obtenir gratuitement le dernier dessin animé de Disney à la mode pour occuper à moindre frais la petite nièce ? Une mauvaise blague parfois l'oeuvre d'ayants droits ou de services de contre-piratage polluant les réseaux de vrai-faux fichiers vidéos pour décourager les pirates en leur compliquant la tâche (les premières minutes du films sont réelles puis remplacées par des images volontairement choquantes).

Un risque judiciaire non négligeable

Si les utilisateurs de services pirates ne sont pas les premiers visés par les autorités, ils ne sont pas pour autant à l'abri d'ennuis judiciaires. Certains abonnements pirates exigent la création de comptes clients, avec adresse e-mail et parfois informations de paiement. En cas de démantèlement d'un réseau, ces bases de données peuvent tomber entre les mains des autorités, transformant l'utilisateur en receleur.

Entre prise de risque et réalité de l'offre légale

Le piratage audiovisuel semble offrir une alternative simple à la multiplication des abonnements et au coût des services légaux. Mais à quel prix ? Entre les risques techniques, financiers et légaux, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

Certains justifient le recours au piratage comme une protestation contre des modèles économiques jugés abusifs. Il faut dire que certaines plateformes ne manquent pas de culots en ajoutant des publicités à leurs offres payantes jusque là sans publicités, et pour le même prix. Pourtant, l'offre gratuite et légale de contenus est déjà vaste : chaînes de TV en clair, services de VOD gratuits financés par la publicité, plateformes de streaming accessibles sans abonnement...

Le piratage répond-il à un véritable besoin d'accès, ou à une volonté d'accumuler du contenu, souvent sans même avoir le temps de tout consommer ? Un dilemme qui mérite réflexion.

24 commentaires

M
Maxdumoun - Il y a 1 mois
Tout est dit, bravo Frédéric 👏.
Frédéric Schmitt - Il y a 1 mois
L'idée derrière cet article n'est pas de condamner le piratage. Chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais c'est utile de savoir où l'on met les pieds.

Pour faire une comparaison un peu extrême : quiconque peut aller marcher en pleine nuit sur l'autoroute, dans l'obscurité la plus complète. Peut-être qu'il ne se passera rien...
D
Diablotin - Il y a 1 mois
Fallait aussi rajouter..que ce sont des trafiquants d'organes pendant que vous y êtes..! et du grand n'importe quoi cette article ! On voit bien que vous ne savez pas de quoi vous parlez...pathétique !
Frédéric Schmitt - Il y a 1 mois
Monsieur a des intérêts qui sont mis en difficultés par cet article ?
Z
Zorrin - Il y a 1 mois
Les risques sont réels si vous payez avec votre CB c'est clair.
Pour le reste c'est plus discutable.
Il y a bien sur un risque de voir l’écran devenir noir du jour au lendemain.
Mais les offres pirates sont entre 20 et 60 euros pour 1 an selon une étude anglaise, soit un mois de l'offre légale minimum...
C'est souvent du bouche a oreille et donc basé sur des clients.
les pirates ne sont pas fous, les données clients sont souvent sur des serveurs de pays complaisants.
Maintenant c'est l'offre légale qui pourrait disparaître a cause des pirates.
Mais la aussi je constate que les revenus des plateforme sont exprimés en milliards...
C'est un bon article mais trop alarmiste a mon avis.
Je me souviens que l'arrivé de Netflix a fait baisser le piratage des films, c'est le prix de l'offre qui avait déclenché ça.
Avec les prix actuels a multiplier par 2 ou 3 offres le piratage deviens la meilleur option pour les ménages.
C'est le prix le probleme pas le piratage.
A prendre les gents pour des pompes a fric on ouvre la porte aux marchés parallèles.
Je ne suis ni pirate, ni utilisateur pour info.
M
Maxdumoun - Il y a 1 mois
"Maintenant c'est l'offre légale qui pourrait disparaître a cause des pirates" .

Si l'offre légale disparaît, elle ne pourrait plus être piratée 😁.
Commentaire modifié le mercredi 12 février 2025 à 16:58.
Frédéric Schmitt - Il y a 1 mois
L'ensemble des exemples donnés sont réels et issus de témoignages directs ou collectés en ligne :
- plateforme IPTV saturée : régulier
- éphémère : absolument. C'est une arnaque courante qui a court dans d'autres domaines
- vol de données bancaires : ça arrive mais c'est souvent la naïveté de certaines personnes qui est en cause
- logiciels malveillants : courants (via téléchargements d'applis hors circuit normal (App Stores)
- les films ou séries remplacés par des contenus très trash, pour adultes : déjà été témoins personnellement. Méthode de pourrissage des réseaux P2P très en vogue pendant un temps. Particulièrement vicieux (et excessif selon moi) : en plein milieu d'un film ou d'une série, une scène est ajoutée et c'est parfois répété plusieurs fois, quand ça n'est pas pendant toute la durée du fichier vidéo.
- Recel : il suffit de lire les affaires sur telesatellite.com pour voir que les clients sont souvent inquiétés.

Une relation a acheté une box Android IPTV pour regarder des chaînes étrangères. Elle a acheté ça sur un site chinois connu (nous en avons déjà parlé ici). Ca a fonctionné 2 ou 3 mois puis plus rien. Son achat lui aura coûté plus cher qu'un abonnement officiel, certes inaccessible depuis la France (d'où la raison de son achat). A noté qu'il a fait cet achat en toute bonne foi pensant que c'était légal puisque vendu sur un site connu.

Les réseaux sociaux, les forums et les commentaires de certains sites sont remplis de témoignages parfois assez incroyables...
Z
Zorrin - Il y a 29 jours
Oui cela existe mais je reprendrais votre exemple, vous pouvez vous faire écraser sur un passage piéton doublé d'un feu tricolore en pleine journée au milieu de la Creuse.
Je vois surtout des gents se refilant un contact par un ami qui l'utilise et est satisfait.
Lui même l'aillant récupéré d'un ami.
Les gents sont rarement des aventuriers solitaire.
J'ai été témoin un dimanche d'un probleme d’accès a une plateforme pirate chez un ami.
Il a envoyé un sms a un portable qui lui avait été fourni par le vendeur et 1 minute après l'image était revenu.
C’était la meilleur pub du monde.
Oui il doit y avoir des ralentissement pour des grands matchs de foot j'imagine mais l'aventure c'est l'aventure non ?
Pour moi le vrai probleme c'est le prix des offres légales, cela devrait être plus accessible.
Cela ne supprimerait pas le piratage mais le réduirait énormément.
Frédéric Schmitt - Il y a 29 jours
Quand Netflix est arrivé, le taux de piratage a baissé énormément. Puis on connaît la suite...
M
Maxdumoun - Il y a 29 jours
Le problème est que les gens ne risquent rien, donc ils se croient tout permis.
L
Lucema - Il y a 29 jours
La non accessibilité des contenus de son pays d'origine, bien qu'il existe de plus en plus de solutions légales (loi sur la portabilité des offres tv payantes au sein de l'EU - 2018) est souvent à l'origine d'une certaine forme de piratage. Elle est cependant bien minoritaire face à celle concernant les droits sportifs et cinématographiques.
Le "DAZN bashing" ou encore le boycott du dernier acquéreur des droits de la ligue 1, en est l'illustration la plus probante.
Cet état d'esprit remonte à l'origine de la TV payante dans les années 80 (clone du décodeur Discret puis les funs et autres gold cards..). Il a parfois été favorisé par les opérateurs pour se faire connaître. La problématique du prix est un problème mais pas le seul car beaucoup d'opérateurs étrangers opérant sur des marchés économiquement moins avantagés qu'en Europe et proposant des prix très bas, ont vu leurs contenus piratés au sein du vieux continent!
On peut avancer quelques explications en parallèle du coût comme la fragmentation des offres due à une politique pas toujours lisible des ayant-droits ou encore la chronologie des médias.
Il n'en reste pas moins certain que le défi techno, le côté "robin des droits" voire les opinions politiques sont autant de cache-sexe à un défaut bien moins avouable. L'avarice !
M
Maxdumoun - Il y a 29 jours
L'avarice sans doute, car ceux que je connais qui piratent les medias ou qui magouillent pour le moindre truc, ont bien plus de revenus que moi.
Parfois ça agace 😬.
g
gouik - Il y a 29 jours
Oui donner ses information bancaires à des mafias c'est clair que c'est dangereux.
par contre pour ma part je fais une différence entre utiliser un iptv pirate et avoir un vpn pour recevoir du contenu soit gratuit soit payant quand on paye un abonnement à un fournisseur mais réservé à un autre pays je considère pas cela comme du piratage.
B
Bruno06210 - Il y a 30 jours
Je suis bien d’accord avec votre article.
Le piratage tue la création.
Un des problèmes de notre société : les gens ont des envies, mais pas les moyens de les assumer…
V
Vincent21 - Il y a 29 jours
En tout cas, la photo d'illlustration veut certainement montrer que certains parents sont inconscient en ne mettant pas un code parental afin que les enfants ne puissent accéder à du contenu pour adulte (pour rester poli) c'est assez effrayant de leur part!
Commentaire modifié le jeudi 13 février 2025 à 06:53.
g
gouik - Il y a 29 jours
S'il y a du piratage c'est aussi que tout est fait pour que la solution la plus simple soit celle ci!
aucune plate forme ne propose tout sans restriction géographique, il faut multiplier les plate formes pour avoir ce qu'on désire, avoir recours a un vpn car c'e'st dispo ailleurs en europe et pas en france, perso je n'ai pas d'abonnement pirate mais je suis à la recherche d'un vpn fiable pour avoir des chaines suisses belges italiennes hollandaises et autres.
M
Maxdumoun - Il y a 29 jours
A partir du moment ou tu contrecarres un système mis en place pour t'empêcher d'accéder à quelques choses, tu violes cette protection.
Tu peux considérer ce que tu veux, pour te justifier, ça ne change rien sur le fond.
g
gouik - Il y a 29 jours
S'abonner à sky uk via des sites français qui le propose acheter une carte tivusat est aussi "illégal" même si on paye pour ça c'est ce qui est une véritable imbécilité!
M
Maxdumoun - Il y a 29 jours
Mais nous vivons en Absurdie😋
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gouik - Il y a 24 jours
la semaine passée j'ai discuté avec des connaissances d'origine italienne qui recevaient la tv italienne via de l'iptv illégale, c'est plus simple qu'essayer de s'abonner à sky et moins cher, ils regardaient le foot sur sky sports uno!
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gouik - Il y a 24 jours
la semaine passée j'ai discuté avec des connaissances d'origine italienne qui recevaient la tv italienne via de l'iptv illégale, c'est plus simple qu'essayer de s'abonner à sky et moins cher, ils regardaient le foot sur sky sports uno!
Z
Zorrin - Il y a 25 jours
C'est le probleme des "ayant droits" et de l’accès a l’information aussi...
Les lois sur la propriété des medias est certainement la plus prolifique en terme de retour sur investissement pour les ayant droits.
A cela s'ajoute la peur des politiques de voir des infos venir d'autre pays sans trop de limite.
Entre fakenews possible et vision différente des choses.
entre l'Ukraine et Gaza, il faut voir la différence de traitement entre la France et la Belgique par exemple.
M
Maxdumoun - Il y a 25 jours
Quelle est la différence de traitement des infos( visions) entre la Belgique et la France concernant Gaza et l'Ukraine ?
Commentaire modifié le lundi 17 février 2025 à 17:16.
c
carca11 - Il y a 24 jours
les infos belges et suisses et québécoises dispos sur leur site internet. Et sur tv5(france/be/ch/canada) et tv5 europe en clair sur astra 19. 6pays de la cedeao (mali niger burkia faso....)en clair sur 9°.Italiens sur hotbird13E,allemands sur astra19E... tout ça en clair et légal
paraboles a 35E chez brico depot... E
Commentaire modifié le mardi 18 février 2025 à 09:14.

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