Piratage
 

Piratage sportif : les ayants droit veulent une loi sur-mesure

Frédéric SCHMITT
26 décembre 2024 à 23h53  
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Depuis le début de la saison 2023-2024 de Ligue 1, les actions contre le piratage des contenus sportifs se sont multipliées.

Plus de 1 300 noms de domaine diffusant illégalement des rencontres ont été bloqués, selon des données rapportées par Le Monde. Pourtant, ce chiffre est jugé insuffisant par la Ligue de football professionnel (LFP), qui alerte sur l'ampleur du phénomène.

En effet, le piratage sportif continue de prospérer. L'Association pour la protection des programmes sportifs (APPS) plaide pour la création d'un « délit spécifique » visant les activités de piratage, ainsi qu'une modification de l'article L. 333-10 du Code du sport. L'objectif serait d'instaurer des blocages en temps réel des adresses IP et d'automatiser les réponses face aux diffusions illégales.

Pour gagner en efficacité, certains professionnels de l'industrie suggèrent de s'inspirer des modèles britannique et italien, où les mécanismes de blocage sont plus réactifs. Toutefois, cela impliquerait une coopération renforcée avec des entités privées, en raison des ressources limitées des régulateurs, particulièrement le week-end.

Dans ce contexte, DAZN, la plateforme de streaming détentrice de certains droits de la Ligue 1, fait face à des difficultés économiques. Avec ses 500 000 abonnés, son audience légale peine à rivaliser avec les estimations d'utilisateurs recourant à des services illégaux pour suivre le championnat. Ces chiffres fragilisent le modèle économique de DAZN, qui avait acquis ces droits à un coût inférieur aux attentes de la LFP. Si la situation n'évolue pas favorablement d'ici la fin de l'année 2024, DAZN pourrait envisager de se retirer avant l'échéance prévue, compliquant ainsi la valorisation future des droits télévisés.

Toutefois, perturber le piratage ne l'arrêtera pas, il le stimulera et le rendra encore plus difficile à contrer. C'est le phénomène toujours constaté depuis que le piratage des contenus audiovisuels existe. Pour lutter concrètement contre le piratage, il faut répondre à la demande : un offre à un prix qui rend le piratage inintéressant. Mais pour cela, il faut également que les ayants droits comprennent que les sommes réclamées pour les droits audiovisuels du football sont incompatibles avec le marché du streaming.

2 commentaires

P
PORTO - Il y a 8 heures
Piratage pas bien. Mais prix trop haut aussi. Faut trouver solution.
M
Maxdumoun - Il y a 6 heures
Boycott ⚽⚽⚽⚽

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