Après l'arrêt de la diffusion analogique des chaînes françaises : quid de la situation au Maghreb ?
Rédaction
RECTIFIE - On appelle cela le « débordement inévitable ». Il devait prendre fin le 30 novembre 2011, et avec lui la réception par satellite des chaînes françaises au Maghreb.
Les grandes chaînes françaises généralistes étaient reçues dans les pays du Maghreb, de Casablanca( Maroc) à Bizerte (Tunisie)... dans la plus parfaite illégalité. Elles utilisaient le satellite AB3 pour alimenter les émetteurs terrestres français mais aussi, atteindre les foyers dans les zones non couvertes par les réseaux terrestres. C'est ce signal qui pouvait être capté de l'autre côté de la Méditerranée, à l'aide une parabole de moins d'un mètre pour le plus grand bienfait de la francophonie. Il suffit de regarder les toits d'Alger pour mesurer le taux record d'équipement de foyers qui ne se contentent pas des programmes français, bien sûr, mais reçoivent aussi des chaînes italiennes, espagnoles, ou la chaîne qatarie d'information continue, désormais omniprésente, Al Jazeera.
La fin, en France, de la diffusion analogique et le passage au tout numérique devaient remettre en question la situation telle qu'elle existait depuis plus de vingt ans. Qu'en est-il au lendemain de l'arrêt de la diffusion satellite des programmes nationaux historiques en mode analogique ? Le site du quotidien Al Moudjahid consacre un de ses articles à la situation algérienne. Elle se résume à une simple phrase : "c'est la course aux démodulateurs numériques dans de nombreux foyers". L'une des motivations est la possibilité de capter les matches de football du championnat de France et de la Ligue des Champions. Plus généralement, c'est le côté généraliste des programmes français qui est recherché. "Et là... c'est l'explosion du piratage. [...] Les petites échoppes spécialisées dans la vente de décodeurs, récepteurs satellite et cartes de décryptage des chaînes ne désemplissent pas », constate le quotidien algérien. Les « techniciens » du décryptage numérique, toujours à l'affût, guettent le fameux « code » qui ouvre les bouquets satellite les plus demandés... » ajoute-t'il. Au final, c'est le retour aux pires heures du piratage et l'Algérie n'est pas le seul pays concerné.