La Commission européenne veut combler le retard de l'Europe en matière de cinéma numérique et recherche un moyen d'adapter les aides au secteur et de maintenir une offre de films et de salles diversifiée, avec une consultation publique lancée vendredi. Les parties concernées (producteurs, distributeurs, exploitants de salles) peuvent y répondre jusqu'au 16 décembre. Les Etats-Unis ont pris de l'avance sur l'Europe en matière de cinéma numérique: 90% des nouveaux films américains sont disponibles dans cette version. A titre de comparaison, en France, plus gros producteur de films de l'Union européenne, c'est le cas de moins de la moitié des nouveaux films. "Le cinéma numérique, en rendant la distribution de films moins coûteuse et plus souple, peut permettre à davantage de films européens de circuler" mais il "exige des investissements importants", souligne la Commission dans un communiqué. "Un tiers des cinémas européens risquerait de fermer à cause du coût élevé de l'équipement numérique à moins que, dès maintenant, ne soient instaurés de nouveaux modèles économiques et des régimes d'aide publique viables", prévient-elle. Une copie numérique de film peut revenir jusqu'à 10 fois moins cher qu'une copie 35 mm classique, et faciliter la circulation des films en faisant faire des économies aux distributeurs, souligne une étude de la Commission. Mais ce sont les salles de cinémas qui supportent l'essentiel des coûts: le matériel numérique de projection est très onéreux, et souvent hors de portée pour les petites salles indépendantes ou d'art et d'essai. Or ces dernières représentent une part importante en Europe, où seulement 10% des cinémas sont des multiplexes, alors que 31% n'ont qu'une seule salle. Mi-2009, sur 30.000 salles de cinéma en Europe, seulement 2.428 étaient converties à la projection numérique.
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