Piratage
 

Rédaction
22 mai 2009

Le piratage sur internet de films, de musique et de jeux vidéo a atteint un "niveau alarmant" au Canada, en Chine, au Mexique, en Russie et en Espagne, ont indiqué des membres du Congrès américain. Le Comité du Congrès contre le piratage, composé de plus de 70 membres du Sénat et de la Chambre des représentants, a établi une "Liste de surveillance du piratage international" pour 2009 dont ces cinq pays occupent la tête. "Ces pays se distinguent par l'ampleur qu'y a pris le problème du piratage", ont indiqué les membres du comité, selon lesquels le piratage "coûte des milliards de dollars aux secteurs dont les revenus dépendent des droits d'auteur et aux millions d'Américains travaillant pour ces entreprises". "Le piratage a atteint des niveaux alarmants" dans ces pays et résulte "largement d'un manque de volonté politique", a affirmé le Comité. La Chine est particulièrement montrée du doigt. Le gouvernement chinois "a permis au piratage de totalement polluer le commerce électronique grâce à une panoplie de sites internet illégaux, de sites de stockage de fichiers alimentés par les utilisateurs". Selon le Comité, en Chine l'immense majorité des téléchargements illégaux de musique est à imputer à Baidu, le moteur de recherches le plus populaire du pays. "(Baidu) tire une part importante de ses revenus publicitaires de cette activité", indique le Comité. Le Comité regrette le fait que "malgré les déclarations du gouvernement chinois qui a martelé maintes fois vouloir lutter contre le piratage, peu de mesures concrètes ont été prises pour combattre ces activités illégales". La Russie s'en tire mieux. Ces dernières années, le pays a accompli "certains progrès" pour faire respecter les droits d'auteur, souligne le Comité, qui conditionne toutefois son éventuel soutien à l'adhésion de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à un "effort approfondi" de Moscou en matière de lutte contre le piratage, car "l'OMC est basée sur des règles". Le Canada est également dans la ligne de mire du Comité. Le voisin canadien est un "paradis pour pirates de l'internet", estime-t-il, faisant valoir que l'arsenal juridique canadien "n'a pas été mis à jour pour appliquer la loi sur les droits d'auteur en ligne". Rien à voir cependant avec l'Espagne, où le piratage sur internet a atteint un "niveau épidémique", indique le Comité. La situation s'explique par "le manque d'outils juridiques à la disposition des ayant-droits pour faire valoir leurs droits sur internet". "Le piratage par le biais du peer-to-peer (d'utilisateur à utilisateur) y est largement perçu comme un phénomène culturel acceptable. La situation est d'autant plus grave que le gouvernement (espagnol) a fortement dépénalisé le partage de fichiers d'utilisateur à utilisateur". Enfin au Mexique, seule une poignée de gouvernements locaux se préoccupent de la lutte contre le commerce illégal, et rien n'est prévu pour dissuader les pirates d'agir. "De même que nous ne voulons pas que les concessionnaires Ford ou General Motors soient pillés, nous ne pouvons pas admettre que des films, de la musique ou des programmes informatiques soient volés aux studios de cinéma, aux studios d'enregistrement et aux fabricants de logiciels", a conclu le coprésident du Comité, Adam Schiff. "Ceux dont les revenus dépendent des droits d'auteur ont tout autant le droit d'être protégés par la loi (que le reste de la population)", a insisté M. Schiff, un représentant démocrate dont la circonscription se trouve en Californie (ouest) et compte plusieurs studios de cinéma.

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