Le gouvernement français a déconseillé "fortement" jeudi à ses ressortissants de se rendre en Mauritanie, y compris à ceux qui participent au rallye Dakar-2008, qui commence samedi et sur lequel pèsent régulièrement des menaces islamistes. Cet appel "vaut pour tous les Français y compris ceux qui font le rallye", a souligné le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez. Cette déclaration intervient près de dix jours après l'assassinat de quatre touristes français en Mauritanie, lors d'une attaque attribuée par les autorités mauritaniennes à des hommes proches de la Branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqmi). Ces meurtres, estime une source proche des services de renseignement français, confirment la "dangerosité et la recrudescence des menaces" venant de la mouvance islamiste. "De toute évidence, ajoute-t-elle, ce 30e Dakar, avec ses 2.500 concurrents et accompagnateurs et ses centaines de véhicules, est une cible de choix pour une colonne mobile de quelques pick-up armés de mitrailleuses de 12,7 mm". Les organisateurs du Dakar (Amaury Sport organisation, ASO) ont indiqué avoir "pris acte" des déclarations du porte-parole du gouvernement français, dans un communiqué publié à Lisbonne, d'où doit partir le rallye. Ils ont également précisé qu'ils "allaient se rapprocher des autorités gouvernementales françaises et mauritaniennes pour s'informer des éléments nouveaux qui ont pu motiver cette communication, malgré les assurances réitérées par le gouvernement mauritanien". Le directeur du rallye, Etienne Lavigne, avait assuré mercredi que "toutes les conditions de sécurité" étaient réunies pour le passage du Dakar en Mauritanie, grâce au déploiement de 4.000 hommes sur le terrain. Le même jour, le gouvernement mauritanien s'était "engagé à assurer le meilleur déroulement, tant en terme d'accueil que de sécurité" du rallye. Le Dakar doit passer par la Mauritanie à partir du 12 janvier lors de la 8e étape Atar-Nouakchott, avant une journée de repos dans la capitale et cinq autres étapes en territoire mauritanien jusqu'au 19 janvier. Depuis plusieurs années, les services de renseignement français alertent régulièrement le gouvernement sur les activités, dans cette zone désertique à cheval sur la Mauritanie, le Mali, l'Algérie et le Niger, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), rebaptisé Baqmi il y a un an. Selon les services secrets français, ce groupe compte 500 hommes armés, dont 400 en Algérie et une centaine se déplaçant dans la zone sahélienne entre la Mauritanie, le Mali et le Niger. Ces menaces islamistes ont déjà amené les organisateurs de l'épreuve à annuler à deux reprises des étapes entre la Mauritanie et le Mali. En 2004, deux étapes avaient été neutralisées après des informations des services de renseignement français sur la préparation d'une embuscade lors d'une étape entre Néma (Mauritanie) et Mopti (Mali), et en 2007, deux étapes clés entre Néma et Tombouctou (Mali) avaient également été annulées à la demande du ministère des Affaires étrangères.
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