Le budget de la communication pour 2002 va permettre de poursuivre l'action "pour l'amélioration des programmes et contenus mais aussi la modernisation des entreprises" audiovisuelles publiques, a déclaré Catherine Tasca, ministre de la Culture et de la Communication dans la nuit de vendredi à samedi. "Dans l'ensemble du budget de l'audiovisuel public, nous aurons fait passer la part des ressources publiques des deux-tiers à 76,6%", a-t-elle indiqué, affichant son attachement à la redevance, lors de l'examen en première lecture du budget de la communication à l'Assemblée nationale dans la nuit de vendredi à samedi. En réponse à deux amendements demandant le suppression de la redevance, qui ont été rejettés, elle a répondu qu'en général, on ne commence pas par "retirer l'échelle" mais "on se donne le temps de construire un escalier si on veut monter plus haut et de façon plus sûre". Si le gouvernement refléchit à une recette pérenne alternative, Mme Tasca a estimé que "la redevanece est quand même un des éléments de reconnaissance du service public audiovisuel par ses usagers". A propos des télévisions locales, Mme Tasca a estimé "inévitable de porter un jour un nouveau regard sur la question des secteurs interdits de publicité. Mais l'évolution de notre réglementation devra être progressive, ciblée, concertée", et les secteurs culturels (cinéma et édition) devront "bénéficier d'une approche spécifique". Le projet de loi des Finances pour 2002 prévoit une hausse de 3,2% du budget de la communication à 3,241 milliards d'euros (21,260 milliards de francs). Il est marqué par une moindre dépendence de l'audiovisuel public à la publicité et par le chantier de la numérisation. Le projet de loi prévoit une hausse en 2002 de 3,1% des crédits accordés à France Télévision à 1,470 milliard d'euros, +7,7% pour l'INA à 68,22 millions d'euros, une hausse de 3,3% des crédits à destination d'Arte-France à 183,53 millions d'euros, tandis que RFO devrait enregistrer une hausse de 4% à 199,06 millions d'euros, Radio France une progression de 3,3% à 446,92 millions d'euros et RFI un gain de 3,9% à 120,89 millions d'euros. Le budget de la communication, examiné dans la nuit de vendredi à samedi, sera soumis au vote des députés à la suite de l'examen des crédits de la culture, prévu lundi 19 novembre. Les socialistes et les communistes ont indiqué qu'ils étaient en faveur de l'adoption des crédits de la communication, tandis que l'UDF, Démocratie Libérale et le RPR se sont prononcés contre. Pour Jean-Marie Le Guen, rapporteur spécial de la Commission des Finances (PS, Paris), le budget 2002 est "un bon budget de consolidation de l'action du gouvernement en matière de communication, mais aussi un budget de modernisation". Le budget 2002 de la communication est "un bon budget", a estimé Michel Françaix (PS, Oise) parce qu'il dénote "une forte progression de la ressource publique", "les exonératinos de redevance ont été reversées intégralement", et la "presse écrite n'est pas le parent pauvre du budget de la communication". Par contre, Pierre-Christophe Baguet (UDF, Hauts-de-Seine), considère que c'est un budget qui "avec les yeux du passé, apparaît "essouflé" (décélération de la croissance des crédits), "avec les yeux du présent "correct", et avec les "yeux de l'avenir", "inquiétant" car il soulève beaucoup de questions. Patrice Martin-Lalande (RPR, Loir-et-Cher) s'est notamment montré sceptique sur les perspectives de la télévision numérique terrestre (TNT) : "aujourd'hui personne n'est en mesure de dire qui financera la TNT, quand celle-ci sera mise en place, ou comment celle-ci sera distribuée". "La dotation en capital d'un milliard (de francs) décidée par l'Etat (pour l'audiovisuel public) ne suffira pas", a-t-il assuré.
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