Rédaction
31 mai 2006 à 02h00
Au Maroc, sale temps pour les accros des programmes des chaînes satellitaires piratées. Le bouquet TPS et ses canaux "Multivision", qui font la joie des couche-tard et des amateurs de bonnes émissions, ont de nouveau corsé leur dispositif anti-piratage. Depuis la semaine dernière, les férus sont confrontés à un code dynamique qui change toutes les heures. Les «spécialistes» du décodage pirate, qui sont, jusqu´alors, arrivés à déjouer tous les dispositifs anti-piratage, semblent dépassés. «Ce n´est pas le code en soi qui pose problème. Nous le trouvons facilement», explique un hacker. Mais c´est compliqué pour les clients de décoder leurs récepteurs toutes les heures. C´est pratiquement impossible». A Sidi Bernoussi, autre fief du piratage à Casablanca, c´est un autre genre de pirates qui ont profité de la situation. Déçus de ne pouvoir suivre leurs émissions préférées sur la parabole, beaucoup se sont rabattus sur les DVD et autres VCD. «Le malheur des uns fait le bonheur des autres», lance un vendeur, qui assure avoir doublé ses recettes, depuis la disparition des deux bouquets favoris des Marocains. Les férus de la parabole avaient vécu la même situation, il y a presque deux mois: Le code changeait tous les jours au grand bonheur des hackers. Pour servir leurs clients, ils leur offraient des abonnements mensuels. Contre 50 DH, au lieu des 20 DH habituels pour le «flashage», le client avait droit au code du jour. Les bons clients recevaient même le fameux sésame par SMS. Mais, cette fois, les choses sont différentes et les pirates sont moins enthousiastes. Est-ce le début de la fin du piratage ? «Cela ne dépend plus de nous parce que nous arrivons toujours à trouver le code», répond un pirate. Un espoir, cependant, persiste: «Changer de code toutes les heures coûte beaucoup d´argent aux chaînes. Elles ne peuvent le faire éternellement», souligne un pirate qui rappelle que les chaînes avaient laissé tomber, après quinze jours seulement, le code qui changeait toutes les 24 heures. La tension est d´autant plus grande que la coupe du monde de la FIFA, Allemagne 2006, approche. Les amateurs de foot qui comptaient sur les chaînes piratées pour suivre cet événement risquent d´être déçus. «Si TF1 et M6, chaînes qui retransmettront la coupe du monde, sont captées jusqu´à présent, rien ne garantit que cela dure», avance un client, très inquiet. Surtout que les chaînes marocaines n´ont pas encore réussi à décrocher les droits de transmission. La chaîne ART, détentrice exclusive de ces droits pour l´Afrique et le Moyen-Orient refuse toute sorte de négociation. Selon Bouazza Kader, responsable de coordination générale des droits sportifs à la Société nationale de la radio télévision (SNRT), ART demande 10 millions d´euros (l´équivalent de 110 millions de DH) pour la vente des droits, «une somme exorbitante», souligne Kader. Selon lui, les négociations sont toujours en cours, mais les chances sont «vraiment minimes».
Mohamed AKISRA, L'économiste.
Mohamed AKISRA, L'économiste.
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