Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres reçoit aujourd'hui les organisations d'employés et de salariés du secteur du spectacle, au lendemain de la présentation de son "plan d'urgence" pour les intermittents. M. Donnedieu de Vabres "recevra individuellement (...) les principales fédérations des employeurs et des salariés des professions du spectacle vivant, du cinéma et de l'audiovisuel, ainsi se succéderont la CFDT, la CFTC, la CGC, la FESAC, le Syndeac, la CGT, FO ainsi que la coordination des intermittents", selon un communiqué du ministère publié mercredi soir. "Le ministre souhaite recueillir leurs réactions aux propositions du gouvernement pour l'emploi dans le spectacle vivant, le cinéma et l'audiovisuel", selon ce communiqué. Le ministre de la Culture a présenté mercredi un "plan d'urgence pour sortir de la crise" des intermittents du spectacle et "inspirer un nouveau système d'indemnisation" de leur chômage, très fraîchement accueilli par les syndicats et les partis politiques, à l'exception de l'UMP, de la CFDT, et de certaines organisations d'employeurs. Le plan du gouvernement s'appuie sur un fonds de 30 millions d'euros en faveur du spectacle vivant et un "fonds spécifique provisoire", géré par l'Unedic, abondé pour 20 millions d'euros par l'Etat, "organisé avec le concours d'un expert indépendant". Ce "fonds d'urgence" servira à régler les difficultés des intermittents provoquées par le nouveau système, entré en vigueur le 1er janvier. Selon le ministre, "il pourrait faire bénéficier d'une ouverture de droits les salariés qui auront effectué 507H sur 12 mois" (ce que prévoyait l'ancien accord). M. Donnedieu de Vabres s'est également déclaré attaché à une redéfinition plus stricte du champ de l'intermittence. Un groupe de travail devra proposer "avant le 15 juin" une nouvelle définition du régime des intermittents. "Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à s'accorder, l'Etat prendra ses responsabilités", a prévenu le ministre. Par ailleurs, il a annoncé un "débat national sur les perspectives de l'emploi culturel en France", consultation qui, selon lui, "fournira les bases d'un débat national au Parlement qui pourrait avoir lieu à l'automne". Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, les mesures annoncées par le ministre ne sont "pas de nature à sortir de la crise". Elles "n'apportent aucune véritable solution", a estimé Force ouvrière. Avec de telles "non-annonces", le ministre et le gouvernement "prennent le risque de voir une nouvelle fois la saison des festivals perturbée", a déclaré Anne Hidalgo, secrétaire nationale à la culture et aux médias au Parti socialiste. L'UDF a fait part de sa "déception". Le plan "va dans le bon sens", a en revanche jugé la CFDT, signataire de l'accord du 26 juin 2003, à l'origine de 10 mois de troubles. L'UMP pour sa part s'est félicitée de "la main tendue" par le ministre de la Culture, de même que l'Union syndicale de la production audiovisuelle (USPA) et la société civile des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP). "Chacun a une part de responsabilité dans cette crise", a souligné M. Donnedieu de Vabres lors d'une conférence de presse mercredi à son ministère. Ce "nouveau système d'assurance-chômage" devrait être guidé, selon lui, par cinq principes: "solidarité interprofessionnelle, justice, moralisation, transparence, et responsabilisation des employeurs, salariés, partenaires sociaux, Etat, collectivités territoriales et public". "Je veux traiter l'urgence et arriver à un nouveau système. Est-ce que je suis un magicien? Non. J'ai la franchise de le dire", a-t-il affirmé. "Je serai présent à Cannes, prêt à tous les débats avec qui le veut", a encore dit le ministre de la Culture, à six jours de l'ouverture du célèbre rendez vous du 7ème art. Selon lui, "le conflit des intermittents transforme peu à peu l'exception culturelle française en une vitrine de tous nos blocages, qui réveille les poujadismes, les corporatismes".
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