Politique
 

Rédaction
2 octobre 2003

Le député socialiste Didier Mathus, vice-président de la mission d'information sur la création d'une chaîne d'information à vocation internationale, critique dans un communiqué le projet présenté par son collègue Bernard Brochand (UMP), prévoyant une chaîne privée controlée à part égale par le groupe public France Télévisions et TF1. Deux syndicats de l'audiovisuel, la CGT et la CFDT, ont également exprimé des critiques contre ce projet. Selon Didier Mathus, "l'annonce d'un +mariage+ TF1-France Télévisions pour la télévision internationale à la française vient marquer d'un signe supplémentaire l'emprise du groupe TF1 sur les choix audiovisuels du gouvernement". M. Mathus estime que, "après avoir ruiné le projet de télévision numérique, TF1 se voit gratifié du rôle moteur dans la chaîne internationale. France Télévisions est pour sa part condamnée à avaler une couleuvre supplémentaire", en servant "de témoin de moralité au gouvernement". Reprenant une critique du groupe Canal+, dont la candidature n'a pas été retenue, le député dénonce "le poids d'un seul et même opérateur privé sur l'information". De leur côté, les syndicats CGT de l'audio-visuel, le SNJ-CGT pour les journalistes, le SNRT-CGT pour les techniciens, dénoncent également le projet retenu par le gouvernement. La CGT estime qu'il s'agit d'un projet "qui sera livré clés en main par le service public à la principale chaîne commerciale française, lui ouvrant un débouché sur l'international avec l'argent public". Elle s'en prend particulièrement au Pdg de France Télévisions Marc Tessier, accusé de complaisance envers les autorités, ainsi qu'au président de la République Jacques Chirac et au gouvernement qui "se comportent avec les médias et les journalistes comme les suzerains de l'Ancien régime avec leurs serfs". Pour sa part, la section CFDT du Réseau France Outre-mer (RFO) s'en prend à un aspect annexe du projet: la constitution d'une unique chaîne généraliste francophone émettant hors du territoire métropolitain et reprenant et déclinant pour chaque grand bassin de langue française les missions actuellement dévolues à RFO et TV5. Elle émet "les plus vives réserves" quant à ces propositions.

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