Satellites
 

Quelqu'un a déplacé un satellite anglais, et personne ne sait qui et pourquoi

Frédéric SCHMITT
12 novembre 2024 à 13h07  
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Un ancien satellite britannique, le Skynet-1A, a été déplacé, mais l'identité de l'auteur de cette opération, le moment de l'action et les raisons demeurent inconnus.

Lancé en 1969, après les premiers pas de l'homme sur la Lune, le Skynet-1A a été placé en orbite pour faciliter les communications militaires britanniques depuis une position au-dessus de la côte est de l'Afrique. Lorsque le satellite a cessé de fonctionner quelques années après son lancement, il était supposé que son orbite le ferait dériver vers l'océan Indien en raison de la gravité. Actuellement, il se trouve à environ 36 000 km au-dessus des Amériques et n'est donc jamais retombé sur Terre.

Selon les principes de la mécanique orbitale, il est peu probable qu'un satellite de cette taille, pesant environ une demi-tonne, se déplace sans intervention. Il est probable qu'il ait été déplacé vers l'ouest à l'aide de propulseurs dans les années 1970. Les questions subsistantes concernent l'entité ayant donné cet ordre, son autorité et ses intentions.

Des experts soulignent l'importance de cette situation, même si le satellite est considéré comme un déchet spatial, car sa position actuelle le rapproche d'autres satellites en orbite. Selon Stuart Eves, consultant spatial, le Skynet-1A évolue à proximité d'autres satellites, augmentant le risque de collision. Bien que hors d'usage, la responsabilité de ce satellite reste attribuée au Royaume-Uni.

Stuart Eves a recherché des informations sur l'historique de ce satellite, mais il n'a trouvé aucune donnée claire sur ses opérations finales. Le satellite a été construit par l'entreprise aérospatiale américaine Philco Ford et lancé par une fusée Delta de l'US Air Force. Historiquement, sa gestion était partagée avec les États-Unis jusqu'à ce que le contrôle soit transféré à la Royal Air Force.

Graham Davison, un ancien opérateur du Skynet-1A, a noté que le contrôle initial était américain, avec des tests logiciels menés avant que le contrôle ne soit transféré au Royaume-Uni. Toutefois, il ne se souvient pas des circonstances précises autour d'un éventuel retour de contrôle aux États-Unis.

Rachel Hill, doctorante à l'University College London, a trouvé des indications selon lesquelles le contrôle temporaire du satellite aurait pu être confié aux États-Unis lors de sessions de maintenance. Des documents partiels semblent corroborer que les Américains ont gardé le dernier commandement après que le contrôle britannique ait été perdu en juin 1977.

Le Skynet-1A n'a pas été correctement repositionné dans un « cimetière orbital », une zone d'orbite plus haute réservée aux débris. Bien que cette pratique soit devenue standard, elle n'était pas courante dans les années 1970, période à laquelle la prise de conscience concernant la durabilité en orbite était limitée.

Aujourd'hui, un satellite actif à proximité de la longitude 105 degrés ouest pourrait voir un débris du Skynet-1A s'en approcher jusqu'à quatre fois par jour. Cela crée un risque accru en raison de la vitesse de déplacement des objets spatiaux.

Le ministère de la Défense du Royaume-Uni a déclaré que le Skynet-1A est sous surveillance constante par le Centre national des opérations spatiales du Royaume-Uni. Des notifications sont envoyées aux opérateurs de satellites en cas de proximité risquée pour prendre des mesures préventives.

Le gouvernement britannique pourrait envisager de repositionner le Skynet-1A pour réduire les risques de collision. Des initiatives sont en cours pour développer des technologies capables de retirer des débris de l'espace. L'Agence spatiale britannique finance déjà des projets dans ce domaine à des altitudes plus basses, et d'autres pays ont prouvé la possibilité de récupérer des équipements dans des orbites élevées. Mais pour l'heure, rien n'est fait et la lenteur des prises de décision et des administrations est plus dangereuse rend encore plus dangereuse les débris.

Des experts mettent en garde contre les dangers potentiels posés par les débris spatiaux, qui pourraient provoquer des incidents de grande envergure si des collisions se produisent. Les responsabilités pourraient alors être portée sur les responsables des agences spatiales et les politiques en charge de ces dossiers.

3 commentaires

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olive - Il y a 16 heures
L'Europe est performant dans les technologies spatiales et il est grand d'ouvrir les yeux et d'être plus prudents face à la russie, la chine et même elon musk ! Si nous n'avons encore aucun détails sur ce problème mais n'écartons rien la panne technique mais surtout vérifier du côté des pays autocrates dictatoriaux ainsi que du côté de l'avide de pouvoir de musk ! Toute l'Europe doit faire de prudence car la prochaine guerre sera dans l'espace !
M
Maxdumoun - Il y a 10 heures
Elon Musk te fait peur mais pas à moi.
La prochaine guerre n'aura pas lieu dans l’espace.
Elle aura plutôt lieu entre les personnes qui pensent comme toi et les personnes qui pensent comme moi. 😱
Frédéric Schmitt - Il y a 10 heures
En effet Olive, l'Europe est performante dans les technologies spatiales si on la compare à l'Afrique ou l'Antarctique.

Mais aujourd'hui, la plupart des satellites européens sont lancés par les USA. Ils étaient aussi lancés par la Russie mais depuis le conflit avec l'Ukraine, très hypocritement (puisqu'on vend et on achète encore des tas de choses à la Russie, dont une partie de notre énergie), on a tout basculé vers les USA. SpaceX lance même les satellites de ses propres concurrents (Amazon, OneWeb...) !

Qu'est-ce qui vous fait dire que Musk est avide de pouvoir ? J'aimerai un exemple concret pour me forger une opinion, si vous pouvez m'en fournir un bien sûr.

Quels sont les pays autocrates dictatoriaux dont vous parlez ?

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