Face à l'absence d'accord entre les acteurs de la filière musicale sur de nouvelles sources de financement, le gouvernement français envisage d'imposer une nouvelle taxe sur les revenus du streaming.
Emmanuel Macron a chargé la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, de convoquer « sans délai l'ensemble des acteurs de la filière », selon un communiqué de l'Élysée. Cette démarche s'appuie sur un rapport du sénateur Julien Bargeton (parti Renaissance), publié en avril, qui recommande une taxe de 1,75% sur les revenus du streaming musical payant et du streaming gratuit financé par la publicité.
L'Élysée a souligné mercredi que de nouvelles sources de financement étaient nécessaires pour « préserver la souveraineté culturelle française » et assurer « une juste rémunération des artistes et des créateurs ». Il est également souhaité que ces fonds soutiennent « l'innovation et l'exportation ».
À l'automne 2022, des discussions s'étaient focalisées sur une contribution obligatoire de 1,5% des revenus des abonnements payants sur les plateformes musicales pour aider le Centre national de la musique (CNM), une instance étatique et sectorielle créée en 2020, à soutenir la création française.
Cette proposition, portée la gauche Nupes mais rejetée fin 2022, avait créé des divisions dans la filière. Plusieurs organismes représentatifs de l'industrie musicale, tels que Prodiss, UPFI, SMA, entre autres, s'étaient prononcés en faveur d'une telle taxe, jugée suffisamment faible pour « compléter le schéma de financement du CNM sans perturber les modèles économiques ». En revanche, le SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique) avait vivement critiqué cette idée.