Davantage de pirates sur le Net depuis la loi Hadopi...
Rédaction
Des pirates plus nombreux, une hausse du visionnage en « streaming », moins d'achats légaux de films et de musique... Si l'on en croit une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Rennes 1, révélée par le quotidien Les Echos, la loi Hadopi n'a pas modifié le phénomène du téléchargement dans le sens souhaité.
«Le nombre de pirates aurait augmenté de 3% entre septembre et décembre, soit trois mois après l'adoption de la loi Hadopi II», à l'automne 2009, rapporte le quotidien. Selon cette étude , la première du genre, «à peine 15% des internautes qui utilisaient les réseaux «peer to peer» avant l'adoption de la loi Hadopi ont définitivement cessé de le faire». Les réseaux "peer to peer" (de "pair à pair" ou P2P) permettent de partager directement des fichiers, notamment de la musique ou des vidéos, entre internautes.
Trois millions d'internautes épargnés par la loi
Selon Les Echos, «le téléchargement illégal utilise d'autres voies, comme le téléchargement direct, via des sites d'hébergement (...) ou le visionnage (sans téléchargement, du type "streaming"). Des pratiques qui ne peuvent pas être détectées en l'état par Hadopi, alors même que les sites de "streaming" sont devenus plus populaires que les réseaux "peer to peer"».
«Au total, plus de 3 millions d'internautes passeraient donc au travers des mailles d'Hadopi. La loi ne ciblerait, elle, "que" 2,7 millions de Français», selon le quotidien.
Effet pervers de la loi, «les "pirates numériques" se révèlent être, dans la moitié des cas, également des acheteurs numériques (achat de musique ou de vidéo sur internet). Couper la connexion internet des utilisateurs du réseau "peer to peer" pourrait potentiellement réduire la taille du marché des contenus culturels numériques de 27%. Une extension de la loi Hadopi à toutes les formes de piratage numérique exclurait du marché potentiellement la moitié des acheteurs de contenus culturels numériques», estime cette étude.