Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, va installer aujourd'hui "un groupe d'experts chargés de conduire une réflexion permettant à l'AFP de mener à bien sa politique de développement", a indiqué le ministère. Le groupe sera chargé également "d'évaluer les conditions dans lesquelles ce virage stratégique pourra intervenir". Devant les parlementaires, les présidents du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), Francis Morel, et du Syndicat de la presse quotidienne régionale (SPQR), Pierre Jeantet, ont défendu la réforme du statut de l'AFP. Pour M. Jeantet "une réforme est indispensable pour que l'AFP puisse investir et s'adapter au évolution de son marché". Pour Francis Morel, "l'AFP s'est développée sur son marché mais n'a pas pu aller, faute de moyens, sur les autres marchés de l'information fréquentés par ses concurrents". Selon lui, "l'AFP a déjà raté plusieurs virages et, si on ne fait rien, risque ne pas prendre celui du numérique". La semaine dernière, le Pdg de l'AFP, Pierre Louette, avait détaillé devant la commission le "projet de projet" de loi visant à transformer l'AFP en société anonyme à capitaux publics tout en réformant sa gouvernance. Pour un représentant de la Société des Journalistes, Olivier Baube, les propositions faites au gouvernement par le Pdg de l'AFP reviennent "à une nationalisation de fait". Estimant qu'une majorité de la rédaction de l'AFP est favorable à une évolution du statut, il a indiqué devant la commission que c'était "la méthode" qui inquiétait les journalistes, notamment sur la question de son indépendance. Il a enjoint aux parlementaires de "faire preuve d'imagination" s'ils devaient se prononcer sur un nouveau statut pour l'Agence. La semaine dernière, les représentants de six syndicats (CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, SNJ et SUD) avaient été reçu par la commission et lui avaient exposé leur opposition au projet de réforme du statut, proposé par l'actuelle direction à la demande du gouvernement. Ils avaient annoncé alors qu'ils demanderaient aux personnels de l'AFP de se prononcer par referendum sur le projet de réforme du statut de l'AFP défendu par son Pdg Pierre Louette. Deux ex-Pdg ont été également été entendus mercredi par la Commission, Claude Moisy, président de 1990 à 1993, et Bertrand Eveno (de 2000 à 2005). Bertrand Eveno estime qu'une réforme est nécessaire mais ne doit pas répondre à des considérations politiques ou partisanes. Pour lui l'AFP est "une entreprise particulière d'intérêt national, un peu comme la Comédie Française". En revanche Claude Moisy ne juge pas utile une réforme du statut de l'AFP. Selon lui, "l'Etat n'a qu'à continuer à payer de temps en temps".
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