Le Snep (Syndicat national de l'édition phonographique), le principal syndicat de producteurs de disques, estime que le Parti socialiste se coupe du monde de la culture en s'opposant au projet de loi antipiratage Création et internet, dont l'examen a repris à l'Assemblée. "La manière dont le PS s'oppose à cette loi fait des dégâts dans le monde culturel et est très mal vécue par la communauté artistique. Le PS est en train de perdre une manière de parler aux artistes", a déclaré le directeur général du Snep, Hervé Rony, mardi lors de son point presse trimestriel. "Les socialistes nous ont méprisés, snobés, y compris les artistes. Il y a une vraie déception: ce n'est pas normal de ne pas avoir été reçus par Martine Aubry", a ajouté Christophe Lameignère, le président du Snep et de la "major" Sony Music France. Il a évoqué le rejet surprise du projet de loi le 9 avril après l'arrivée impromptue de députés PS, cachés derrière les rideaux. "Ca a exaspéré une catégorie qui s'était peu manifestée: les artistes. Ils en ont voulu aux socialistes de cette petite manoeuvre et le leur ont signifié", a-t-il poursuivi, faisant allusion à une lettre adressée au PS par Juliette Gréco, Maxime Le Forestier et les comédiens Pierre Arditi et Michel Piccoli. Dans cette lettre ouverte à la première secrétaire Martine Aubry, ils demandent au PS de "redevenir de gauche". "En faisant échec au vote de cette loi à l'Assemblée, vous nous avez adressé un message de rupture (...). Vous avez perdu notre soutien", poursuivent les signataires. Mardi, le porte-parole du PS Benoît Hamon a dit que Mme Aubry avait proposé à ces derniers de les rencontrer. M. Lameignère a jugé que les socialistes avaient "confondu (le fond de) la loi avec le fait que c'était un bon combat contre le gouvernement" et avaient "pris en otage la communauté artistique".
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