Le président de Radio France Jean-Paul Cluzel, qui quittera ses fonctions en mai, a regretté mercredi de "ne pas avoir poussé suffisamment pour renouveler la forme radiophonique", lors de son discours d'adieu devant les salariés de la Maison ronde et des invités. "Je regrette de ne pas avoir poussé suffisamment à renouveler la forme radiophonique", a-t-il déclaré. "J'ai confiance dans l'avenir si la réalité de ce qui nous attend n'est pas masquée par des illusions", a-t-il ajouté, précisant qu'il faisait "toute confiance à (son) successeur". Le journaliste Jean-Luc Hees, proposé par la présidence de la République, devrait vraisemblablement prendre la tête de Radio France. Son nom a été approuvé par le Conseil supérieur de l'audiovisuel et les commissions parlementaires des affaires culturelles. "Je suis intimement persuadé que la radio a un avenir, mais je ne suis pas sûr que cet avenir soit assuré", a déclaré M. Cluzel. Selon lui, "il serait dangereux d'ignorer le fait que le mode de consommation des médias change, notamment pour les classes d'âge les plus jeunes". "Ce qui m'inquiète le plus et dont je suis le moins fier, c'est que beaucoup d'innovations ont eu lieu dans les autres médias que la radio", a-t-il dit. Il a indiqué que l'écoute de la radio avait baissé de 10 points en deux ans aux Etats-Unis et d'environ cinq points depuis 2002 en France. Lors de son audition devant les commissions parlementaires, Jean-Luc Hees a souligné l'importance des audiences, en notant que France Inter était actuellement à 10,2% de part d'audience, contre 11,8% en 2003. M. Hees était alors directeur de France Inter, poste qu'il avait dû quitter en 2004 après l'arrivée de Jean-Paul Cluzel à la tête de la Maison ronde. Interrogé sur son avenir, Jean-Paul Cluzel, 62 ans, a indiqué avoir "plusieurs pistes", dans le public et dans le privé, et rappelé qu'il était également inspecteur des finances. Il a été très longuement applaudi.