Politique
 

Rédaction
27 janvier 2009

Députés et sénateurs se retrouvent mercredi pour dégager un compromis sur le projet de loi sur l'audiovisuel public, une tâche d'autant plus ardue que la majorité UMP n'est pas sur la même longueur d'ondes dans les deux chambres, notamment sur la redevance télévisée. Une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés et 7 sénateurs, à majorité de droite) est programmée mercredi après-midi, à huis clos, à l'Assemblée nationale. "La CMP doit réussir sur un texte aussi symbolique" qui acte la suppression de la publicité -déjà effective en soirée depuis le 5 janvier et totalement à l'horizon 2012- sur France Télévisions, voulue par le président Nicolas Sarkozy, insiste-t-on au groupe UMP au Sénat. Les tractations vont donc bon train depuis plusieurs jours entre parlementaires UMP et exécutif. Le vote ric-rac du texte au Sénat et les importantes modifications apportées ont sonné comme un avertissement pour le gouvernement et le patron des députés UMP, Jean-François Copé, qui doivent faire quelques concessions à des sénateurs encore furieux d'avoir été consultés seulement après l'entrée en vigueur de la réforme. "Chacun devra faire un pas l'un vers l'autre", a prévenu le chef de file des sénateurs UMP, Henri de Raincourt. Sur l'une des questions les plus épineuses, la redevance TV, le Sénat compte bien avoir le dernier mot. Il a en effet voté à une écrasante majorité sa revalorisation de 116 à 120 euros au 1er janvier 2010, soit une hausse de deux euros supérieure à l'augmentation prévue, liée à l'inflation. Tout en réaffirmant "l'hostilité" du chef de l'Etat à une hausse de la redevance hors inflation, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a traduit une évolution de l'exécutif sur ce point en concédant dans Le Parisien Dimanche : "S'il y a une augmentation d'un ou deux euros" en sus de l'inflation, "ça ne sera pas la fin du monde". Si le sénateur UMP Michel Thiollière "imagine que M. Copé va lui aussi se laisser convaincre" en CMP, ce dernier -qui avait imprudemment lancé en novembre "moi vivant, il n'y aura pas d'augmentation de la redevance télé" hors inflation- allait jusqu'à envisager ces derniers jours de ne pas voter au final un texte entérinant cette hausse. Les socialistes, eux, hésitent encore sur la marche à suivre. Rappelant que le PS "n'a jamais milité pour une augmentation de la redevance", le député Didier Mathus renvoie la droite à ses tiraillements. "C'est à elle d'assumer les conséquences des choix de Nicolas Sarkozy", a-t-il déclaré à l'AFP, en soulignant que le seul objectif du PS était désormais de "sauver le maximum de choses pour l'audiovisuel public". La gauche soutiendra donc l'encadrement plus strict du pouvoir de révocation des patrons des chaînes publiques par le chef de l'Etat décidé par le Sénat, qui nécessite désormais l'accord de l'opposition. "Nous espérons bien être entendus sur ce point", a déclaré à l'AFP M. Thiollière. En revanche, il s'est dit prêt à revenir sur l'extension de la redevance aux ordinateurs -"pas une bonne idée", selon M. Guéant- et le refus de supprimer la pub sur RFO. Si la CMP débouche sur un accord, la réforme sera considérée comme définitivement adoptée une fois ce texte de compromis voté par chaque chambre, les 3 et 4 février. A défaut, la navette Assemblée-Sénat reprendra, le dernier mot revenant aux députés.

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