88% des Français ayant déjà téléchargé illégalement de la musique ou des films cesseraient de le faire s'ils recevaient deux messages d'avertissement, selon un sondage Ipsos rendu public lundi par la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP). Cette enquête a été commandée par la SCPP, qui regroupe "majors" du disque et producteurs indépendants et est favorable au projet de loi sur le piratage numérique, dit "création et internet", qui devrait être présenté en Conseil des ministres le 11 juin. Selon ce sondage, 74% des Français (même proportion pour ceux qui ont déjà téléchargé illégalement) sont favorables à la principale disposition du projet: l'avertissement par mail puis par lettre recommandée suivi, si le piratage persiste, de la suspension temporaire de l'abonnement à internet. Dans un communiqué diffusé peu après la publication du sondage, la ministre de la Culture, Christine Albanel, s'est félicitée de "l'esprit de responsabilité des Français". "Christine Albanel en conclut que les Français ont bien compris l'esprit de la future loi, qui entend faire en priorité de la pédagogie et limite la répression à de simples suspensions temporaires d'abonnement internet, réservées de surcroît aux fraudeurs endurcis", selon le communiqué. "Ce sondage démontre également l'adhésion de la très grande majorité des Français à la défense du droit d'auteur, sans lequel la création serait menacée dans son existence même, contre ceux qui soutiennent ouvertement la loi de la jungle et la permissivité sur internet", poursuit le texte. De fait, selon cette enquête, 80% des Français pensent que les créateurs doivent être rémunérés lorsque leurs chansons sont téléchargées sur internet, un taux qui monte paradoxalement à 84% chez ceux qui ont déjà piraté. L'étude confirme encore que le téléchargement de musique sur des sites gratuits mais illégaux est un phénomène générationnel puisque 64% des moins de 25% reconnaissent l'avoir déjà pratiqué, contre seulement 8% des 35 ans et plus. Ce sondage a été réalisé par téléphone le 20 mai auprès d'un échantillon de 1.010 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas).
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