Six hommes, soupçonnés d'être les "têtes pensantes" d'un réseau de piratage des cartes d'accès à Canal+, Canal satellite et TPS, ont été interpellés dans six départements distincts lors d'une vaste opération de la gendarmerie nationale, a-t-on appris jeudi auprès des gendarmes d'Avignon. Trois suspects ont été mis en examen et écroués dès jeudi à la maison d'arrêt d'Avignon, pour "piratage informatique, atteinte au droit des marques et escroquerie en bande organisée". Les trois autres étaient encore entendus jeudi soir ou en attente d'être présentés au juge Christophe Ruin du tribunal de Carpentras. Les six hommes - ingénieurs, techniciens ou passionnés d'informatique - sont soupçonnés d'avoir fabriqué et vendu des cartes pirates, permettant de recevoir le signal des chaînes payantes, en plaçant un logiciel de leur conception dans des cartes à puce. Le groupes Canal + et TPS, habituellement concurrents, avaient déposé conjointement une plainte pour piratage, en estimant leur préjudice à plusieurs centaines de millions de francs. Les suspects - interpellés à Lyon, Toulouse, Argenteuil (Val d'Oise), dans la région d'Orange (Vaucluse), dans la Haute-Marne et en Indre-et-Loire - animaient des forums internet, sur lesquels ils échangeaient des informations sous pseudonymes, pour pirater les systèmes de diffusion. Ils auraient vendu à des internautes des cartes permanentes d'abonnement piratées, moyennant 3.000 à 5.000 F, selon les gendarmes de la brigade de recherche d'Avignon, qui menaient l'enquête depuis six mois. "Malheureusement, il y aura toujours des cyberdélinquants pour pirater la télévision payante", a commenté François Carayol, le directeur général adjoint du groupe Canal + en charge de la distribution. "Mais nous continuerons à modifier régulièrement notre signal pour mettre hors d'usage les cartes piratées. Et dès l'an prochain, nous changerons l'ensemble des cartes en service", a annoncé le dirigeant de Canal+ technologies.
-
2
-
19
-
3
-
7
-
1
-
18