La réforme de l'audiovisuel public extérieur ne prendra pas la forme d'une "fusion totalitaire" entre les différentes entités concernées (France 24, TV5, RFI), a assuré Georges-Marc Benamou, conseiller du président Nicolas Sarkozy pour la culture et l'audiovisuel, dans un entretien à l'AFP. Actuellement, "l'audiovisuel public extérieur a tout d'un meccano abracadabrant. Mais on ne va pas faire de fusion totalitaire", a indiqué M. Benamou qui co-pilote avec Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique de M. Sarkozy, un "groupe de travail, de réflexion et de propositions" sur ce dossier délicat. Ce groupe composé des représentants de Matignon et des différents ministères concernés (Affaires étrangères, Culture, Finances) s'est déjà réuni plusieurs fois. Il converge sur la "nécessité de réformer" l'audiovisuel public extérieur dont "le rayonnement reste insuffisant" au regard de la somme (plus de 300 millions d'euros, hors Arte) que lui consacre tous les ans la France. Un "point d'étape" recensant différentes pistes a été rédigé en août. "Le groupe de travail va à présent lancer une concertation", a indiqué M. Benamou. "Nous allons entrer dans un processus d'écoute des différentes entités concernées et des autorités francophones", a expliqué le journaliste et écrivain de gauche rallié à Nicolas Sarkozy. La France doit en effet consulter ses partenaires dans TV5, chaîne de télévision francophone, financée essentiellement par Paris mais aussi par la Suisse, le Canada, le Québec et la Belgique. Une réunion avec des hauts-fonctionnaires en charge de TV5 Monde a déjà eu lieu la semaine dernière en Suisse. "Nous voulons conserver, approfondir et enrichir la francophonie. En tout état de cause, TV5 restera une chaîne généraliste, multilatérale et francophone mais elle sera modernisée", a déclaré M. Benamou. "La concertation va s'étendre aux personnels, aux commissions parlementaires et aux auteurs des divers rapports sur ce sujet", a précisé le conseiller. "Ce n'est pas une réforme contre les personnels. Il n'y a pas de craintes à avoir", assure-t-il. "Le propos n'est pas de faire des économies mais de doter la France d'une grande entité audiovisuelle extérieure qui assure le rayonnement du pays", affirme-t-il. "Nous sommes dans une phase de réflexion et d'écoute. Tout reste ouvert, notamment sur les structures", indique le conseiller. Le groupe de travail a décidé "d'aller assez vite". "Début novembre, nos propositions seront sur le bureau du président de la République et sur celui du Premier ministre", a déclaré M. Benamou. "Cela deviendra alors une décision politique qui sera arbitrée par le président", a-t-il ajouté. "Le but de la réforme est de doter l'audiovisuel extérieur d'une organisation lui permettant d'être plus rayonnant et plus influent", explique-t-il. "Le paradoxe, c'est que nous avons un bon financement mais que l'efficacité n'est pas là. Les Britanniques avec BBC World dépensent à peu près la même chose que nous mais ils ont une position dominante", relève-t-il. Une partie du groupe de travail va d'ailleurs se rendre à Londres en fin de semaine pour rencontrer des dirigeants de BBC World et étudier les recettes de la réussite de ce média.
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