Une cinquantaine de personnes ont été interpellées mardi en France dans le cadre d'une vaste escroquerie sur Internet destinée à pirater des comptes bancaires selon la technique du "phishing" et qualifiée de "première par son ampleur". Selon une source policière, ces personnes ont été interpellées dans plusieurs régions de France par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLTIC), de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), qui chiffre le préjudice "à plusieurs centaines de milliers d'euros". Il s'agit de la technique dite du "phishing" (hameçonnage) qui consiste a envoyer un e-mail à un particulier en se faisant passer pour sa banque, un organisme officiel, voir un site de commerce électronique intervenant par exemple pour confirmer une commande. Auparavant, les escrocs ont obtenu les coordonnées bancaires du particulier, à son insu, via Internet et les "spams". Les personnes interpellées mardi, qualifiées de "petites mains" et de "simples complices", ont été placées en garde à vue dans différents services régionaux de la police judiciaire et devaient faire l'objet de comparutions ultérieures en justice. Quelque 150 policiers avaient été mobilisés pour ces arrestations. L'escroquerie a été qualifiée, de source policière, de "classique" mais de "première par son ampleur". Elle visait également les Dom-Tom où certains des suspects ont été arrêtés. L'enquête des "cybers-policiers", selon la source, avait débuté l'été dernier et différentes interpellations avaient déjà été effectuées sur commission rogatoire du juge Thomas Cassuto, du pôle financier parisien. Toute l'escroquerie s'est déroulée sur Internet via des mouvements bancaires de la Western Union ou des mandats postaux, a-t-on expliqué de même source. Les victimes sont les banques et non leurs clients qui ont été abusés à leur insu, selon la source policière. Le réseau aurait un "caractère international", avec des "ramifications dans les pays de l'Est", dont il reste à "établir l'origine précise et le degré de responsabilité". Une tâche qui s'avère "difficile et de longue haleine", a-t-on fait valoir de même source, sans "réelle chance d'aboutir aux cerveaux" car cela nécessitera "un travail de Titan et une coopération sans faille au niveau international". Une "organisation criminelle internationale" en est la "tête pensante", a-t-on ainsi assuré de source policière. Cette organisation, en l'état des investigations, aurait embauché les suspects par le biais de sociétés fictives mais dont les noms sont connus et cotées en Bourse. On leur proposait un travail "d'agents commerciaux" consistant à recueillir sur Internet, via les "spams", les coordonneeés bancaires de clients inscrivant leur nom de code, leur login puis leurs coordonnées bancaires. Les virements étaient ensuite effectués en amont, parfois sans que les dits agents soient au courant des manoeuvres frauduleuses, selon leurs déclarations à la police.
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