L'Assemblée nationale a rejeté mercredi soir un amendement PS soutenu par l'UDF destiné à éviter le contrôle des entreprises de télévision par des groupes ayant par ailleurs des contrats avec l'Etat. L'amendement défendu par Christian Paul (PS) était présenté dans le cadre du projet de loi sur la télévision du futur. Il excluait toute société "détenant au moins 10% des parts d'une société de télévision ainsi que toute filiale dans laquelle une société exerce une influence déterminante des procédures de soumission aux marchés publics au-delà d'un seuil fixé par décret". "Il s'agit d'une disposition d'assainissement et de décartellisation", a expliqué M. Paul qui faisait allusion à TF1 détenue par le groupe de BTP Bouygues. "Il faut assainir cela", a renchéri Jean Dionis du Séjour (UDF) en dénonçant "des jeux d'influence troubles". Apportant le soutien de l'UDF à l'amendement, il a estimé que c'était "un vrai problème que celui de l'indépendance des sociétés audiovisuelles vis-à-vis de la puissance publique". Renaud Donnedieu de Vabres (Communication) a jugé que l'amendement faisait état de "considérations abstraites ne concernant pas le pluralisme". Il a mis en avant, pour le rejeter, les problèmes de financement de la presse. "La question du financement est une question réelle. Si la situation était florissante, on pourrait renforcer les dispositions (anti concentration, ndlr)", a-t-il dit, en soulignant que ceux qui "assuraient l'indépendance de la presse" étaient "les journalistes eux-mêmes". "Personne ne peut douter de la concentration des entreprises de presse et de communication, ni de la proximité de certains de leurs dirigeants avec le pouvoir actuel", a répliqué M. Paul pour qui "les médias ne sont pas condamnés à être contrôlés par le BTP et l'armement".
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