Le lancement du satellite européen d'observation de la terre MetOp, qui doit améliorer la connaissance du climat et les données météorologiques, a été reporté de lundi à mardi soir à Baïkonour, au Kazakhstan. Le lancement, qui doit se faire avec une fusée russe Soyouz, a été reporté "au moins jusqu'à mardi", a annoncé à l'AFP Livia Briese, une porte-parole d'Eumetsat, l'organisation européenne qui exploitera le satellite. Ce report pourrait être lié à un "problème de lanceur", selon une source europénne qui a requis l'anonymat, sans plus de détails. Le lancement était initialement prévu lundi à 22H28 (16H28 GMT) depuis le cosmodrome de Baïkonour. "Une nouvelle tentative de lancement aura lieu demain (mardi) à la même heure", a ajouté une autre source européenne. Ce satellite, le plus complexe d'observation de la terre jamais réalisé selon ses concepteurs, est un énorme engin de six mètres de haut et d'un poids de quatre tonnes. Il est aussi le premier d'une série de trois gros satellites météorologiques et climatologiques européens, Au-delà de sa mission de météorologie, il doit améliorer considérablement la connaissance du climat et des changements visibles qui suscitent de vives inquiétudes pour l'avenir de l'humanité. Il doit emporter une douzaine d'instruments, dont certains peuvent fournir des données d'une précision inégalée sur l'humidité et la température de l'air, la fonte des glaces et les gaz à effet de serre. L'un des instruments, Iasi, mesurera l'humidité et la température dans toutes les couches de l'atmosphère avec une résolution d'un kilomètre contre une précision de seulement deux à trois km pour les appareils américains existants. Ascat mesurera le mouvement des vents à la surface des océans et les glaces flottantes, dont la surface diminue, alors que Gome-2 mesurera l'ozone atmosphérique qui, dans les couches basses, contribue à l'effet de serre, mais dont le fameux "trou" à haute altitude suscite l'alarme en raison de l'augmentation du rayonnement ultra-violet. MetOp va venir compléter les données fournies par les satellites Meteosat exploités depuis 1978 par Eumetsat. Si ces derniers survolent la Terre à très haute altitude (36.000 kilomètres) en orbite géostationnaire, MetOp sera placé en orbite basse (820 km) et polaire, ce qui améliorera la fiabilité des prévisions. Il complètera ainsi le système de satellites polaires américains, dont le premier, Tiros-1, a été lancé en 1960 et était le premier véritable satellite météorologique au monde. L'Europe fournira gratuitement ses données aux Américains, comme ces derniers le faisaient jusqu'à alors. MetOp observera chaque point du globe aux environs de la même heure, vers 09H30 en heure solaire locale, lorsqu'il "descendra" du nord vers le sud tandis que son alter ego américain sera chargé de l'après-midi. En "remontant", il observera la terre de nuit. Les trois satellites prévus représentent un investissement total de 2,4 milliards d'euros, dont 1,8 milliard à la charge d'Eumetsat, l'Organisation européenne pour l'exploitation de satellites météorologiques, le solde revenant pour l'essentiel à l'Agence spatiale européenne (Esa). Le programme doit s'étaler sur quinze ans, chaque satellite ayant une durée de vie de l'ordre de cinq ans.
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