Le Musée du Quai Branly, consacré aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, marque "la reconnaissance de la diversité culturelle", a affirmé Jacques Chirac dans un entretien au magazine "Des racines et des ailes" de France 3. Ce nouveau musée parisien sera inauguré le 20 juin par le chef de l'Etat à l'origine de ce projet il y a onze ans. Cette inauguration "représente une grande joie" et "l'aboutissement d'un projet qu'on a longuement porté, nourri", a-t-il dit dans un entretien diffusé mercredi soir par le magazine consacré au "MQB". Il est "le signe et le symbole d'une France qui connaît et reconnaît les cultures du monde et les exigences du dialogue de ces cultures", a souligné M. Chirac, grand avocat de ce dialogue qu'il oppose volontiers au "choc des civilisations", notamment entre Islam et Occident. "Ce Musée du quai Branly, d'une certaine façon, c'est aussi la reconnaissance de la diversité culturelle, de ce qu'elle apporte au monde d'aujourd'hui et de ce en quoi elle est nécessaire, ne serait-ce que pour le respect de l'homme et pour la paix", a-t-il affirmé. Il a souhaité que les visiteurs comprennent "que le monde est composé d'une infinité de cultures qui se sont développées tout au long des âges (...) et qui font partie de l'équilibre de ce monde et qui doivent être à ce titre respectées". "Rien n'est pire que le regard méprisant parfois jeté par de pseudos intellectuels sur l'art, la production, le talent des autres", a lancé le président. Interrogé pour savoir ce qu'il pensait du "musée Jacques Chirac", il a avoué que "ce serait un grand honneur" pour lui, et a rappelé que "le nom a posé un grand problème", citant successivement le musée des arts primitifs, des arts premiers ou des arts lointains, finalement tous rejetés. "La sagessse a été tout simplement de l'appeler le Musée du quai Branly, comme il y a le musée du Louvre", a admis M. Chirac. Le chef de l'Etat a souligné que la France, avec ses nombreux musées, était déjà "une exceptionnelle plateforme mondiale sur le plan de l'art et de la culture", un atout qui, selon lui, explique en partie qu'elle soit la première destination mondiale du tourisme.