La sénatrice PS Monique Cerisier-ben Guiga (Français établis hors de France) a ironisé jeudi dans un communiqué sur l'acte de naissance de la Chaîne française d'information internationale (CFII), jugeant que "l'enfant de vieux du président est bâtard, mal conformé, non-viable". Pour la sénatrice, l'association à égalité de TF1 et de France Télévisions dans le financement et la gestion de cette chaîne "porte en germe conflits d'intérêts, rivalités, gaspillages". Avec la création de la CFII, annoncée mercredi par le gouvernement, "la France met en danger son réseau audio-visuel existant, TV5 monde, RFI, Euronews, pour lancer une concurrente vaincue d'avance et ringarde de BBC World, de CNN, d'Al-Jazira, qui occupent une place inexpugnable dans les réseaux mondiaux", estime Mme Cerisier-ben Guiga. Selon la sénatrice, les 95 millions d'euros de financement public alloués à la chaîne pour son démarrage "sont largement insuffisants pour créer et diffuser dans le monde de l'information". "C'est la version franchouillarde du libéralisme", résume la sénatrice qui dénonce une politique "marquée par l'étroitesse de vue, la ringardise et les choix politiciens": "TF1 ne met pas un euro dans CFII mais sera chargée de sa gestion, bref, l'argent du peuple géré par une société privée. Avec pour résultat une propagande de droite encore plus servile sur TF1 pour les présidentielles de 2007."