Politique
 

Rédaction
3 décembre 2005

L'ancien ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian a souhaité jeudi que l'enquête du Conseil de la concurrence qui a permis de condamner les trois opérateurs français de téléphonie mobile soit élargie aux années 2003 et 2004. "La procédure a été très longue, elle ne couvre que jusqu'à l'année 2002, et je souhaite que l'on enquête pour les années 2003 et 2004 parce qu'il faudrait avoir la conviction que cela (les ententes illicites relevées par le Conseil, ndlr) a cessé", a déclaré le député UMP des Hauts-de-Seine sur Europe 1. Le Conseil de la concurrence a infligé jeudi une amende record de 534 millions d'euros aux trois opérateurs de téléphonie mobile français Orange, SFR et Bouygues Telecom pour entente ayant faussé le jeu de la concurrence. Cette amende "ne me surprend pas", a déclaré M. Devedjian. "Les abonnés peuvent demander le remboursement de ce qu'ils ont payé indûment, c'est ce qu'aux USA on appellerait une class action", a-t-il affirmé. Il a affirmé que "le prix moyen payé par un abonné au portable en France" était de "49 euros par mois", contre 31 euros en Allemagne. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a estimé jeudi à 1,2 milliard d'euros le préjudice subi par environ 30 millions de consommateurs. Concernant l'élargissement de l'enquête, M. Devedjian a notamment évoqué le coût des SMS et le problème de la portabilité, "phénomène très grave au plan de la concurrence", selon lui. "Lorsque vous changez d'opérateur, vous voulez conserver le même numéro, aujourd'hui c'est extrêmement difficile, vous pouvez être privé de votre téléphone pendant un mois ou deux, alors que par exemple en Belgique, ça se fait en 24 heures", a-t-il expliqué. "Le gouvernement a annoncé que ça n'aurait lieu qu'en 2007, c'est quand même assez inquiétant", a regretté ce proche du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.