Les Français portent un regard mitigé sur la façon dont les médias (télévision, radio et presse) les informent, selon un sondage BVA réalisé pour le quotidien Libération et l'Université d'Eté de la Communication à Hourtin (Gironde). Selon ce sondage, 47% des Français estiment que la qualité de l'information s'est "fortement" ou "légèrement améliorée" au cours des dernières années, mais 40% considèrent qu'elle s'est "légèrement" ou "fortement dégradée". Dix pour cent estiment qu'elle est "globalement restée la même". Lorsqu'on interroge les Français sur les différents sujets qui ont conduit les médias à faire des erreurs d'appréciation, ils se montrent sévères: 56% estiment que les médias n'ont pas été suffisamment prudents dans le débat sur l'existence en Irak d'armes de destruction massive ou sur la mise en cause initiale de l'ETA dans les attentats du 11 mars dernier à Madrid. Ils se montrent encore plus sévères en ce qui concerne les accusations de pédophilie portées contre certains prévenus à Outreau (Pas-de-Calais), pour lesquelles 67% des personnes interrogées estiment que les médias n'ont pas été assez prudents, et l'agression simulée par une jeune mère de famille dans le RER D en juillet, dont le traitement par les médias a mécontenté 73% des sondés. Dans le classement des différents médias par degré de crédibilité, c'est la télévision qui vient en tête avec 28% des suffrages, précédant de peu la presse quotidienne (27%), suivie de la radio (20%). A noter que, dans un précédent sondage BVA, réalisé en août 2003, la presse quotidienne était largement en tête pour la crédibilité avec 43% des suffrages, alors que la télévision n'en recueillait que 22%. Les personnes interrogées considèrent d'autre part, à 69%, comme "une mauvaise chose" l'accélération de la concentration dans la presse, qui "peut menacer le pluralisme de la presse et l'indépendance des journalistes". En ce qui concerne les différents sujets, c'est l'information nationale qui intéresse le plus les Français (63%), suivie de l'information locale ou régionale (47%), puis de l'information internationale (43%). Interrogés sur la qualité de traitement de ces différents types d'information, les sondés donnent la préférence à l'information locale ou régionale, que 81% des personnes interrogées considèrent comme "très bien" ou "assez bien" traitée, suivie de l'information nationale (bien traitée selon 75% des sondés), de l'information sur les loisirs et les centres d'intérêt (72%) et de l'information internationale (67%). Les Français sont en revanche nombreux (44%) à considérer que l'information sur leur métier ou leur secteur d'activité est mal traitée par les médias.