L'IA ne prendra pas le travail des humains, mais le Gouvernement va mettre l'IA à la place de l'humain
Mistral, l'une des rares entreprises technologiques françaises, a été choisie par le gouvernement pour remplacer les fonctionnaires de France Travail par des chatbots et autres outils spécialisés boostés par l'intelligence artificielle.
C'est ainsi que, depuis quelques mois, ChatFT et MatchFT, deux premiers outils spécifiquement développés par Mistral à la demande du gouvernement, sont en activité dans plusieurs agences de France Travail. Leur mission ? Réduire la charge de travail au lieu de recruter plus d'agents. Bien sûr, ce n'est pas présenté comme ça, mais au final, c'est ce qu'il se passe.
ChatFT est un ChatGPT pour rédiger des offres d'emploi et répondre aux emails à la place des agents. Quant à MatchFT, il est surnommé le Tinder de France Travail. L'outil permet de faire correspondre offres d'emploi et demandes.
Ce sont les premiers pas d'un service public encore un peu plus déshumanisé, automatisé et bien plus pratique que les humains. Ceux qui manipulent aujourd'hui ces nouveaux outils deviendront très vite inutiles mais seront aux premières loges pour que leurs nouveaux collègues robotisés les « matchent » avec un nouveau job. Et tant pis si ça ne match pas avec leurs envies.
Malgré le ton critique de cet article, qui ressemble surtout à un éditorial ou un billet d'humeur, on espère vraiment que ces outils soient aussi intelligents qu'ils nous sont présentés. Avec la destruction cataclysmique d'emplois que le tsunami IA et robotique s'apprête à faire déferler sur les métiers immédiatement remplaçables, nous avons intérêt à avoir des IA capables de répondre rapidement face à l'ampleur de la catastrophe.
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Et puis, soyons honnêtes : le but n'est pas d'aider les demandeurs d'emploi, mais bien de faire des économies. Parce que le calcul est simple : un chatbot ne demande ni RTT, ni congés, ne tombe jamais malade et surtout, ne fait jamais grève. Il applique froidement des règles définies par ceux qui les programment, sans discuter, sans négocier, et sans jamais lever la tête du guidon pour voir si l'humain en face a besoin d'un peu plus qu'un simple « votre profil ne correspond pas ».
On nous dira que c'est le progrès, que c'est inévitable. Peut-être. Mais ce progrès-là ressemble surtout à un nivellement vers le bas. À force d'optimiser les coûts, on finit par oublier que derrière un dossier, il y a une personne. Et un chatbot, aussi perfectionné soit-il, ne pourra jamais voir la détresse dans un regard, ni comprendre ce que signifie vraiment « galérer » .
Bientôt, il ne restera plus personne pour s'offusquer de ces décisions. Plus personne pour râler, parce qu'on aura remplacé les râleurs par des algorithmes bien plus dociles. Et alors, peut-être qu'on se demandera si ce monde automatisé, déshumanisé, vaut vraiment les quelques milliards économisés sur la masse salariale. Mais il sera trop tard.
Ah, et sachez que depuis que vous avez croisé trois astérisques (***) lors de la lecture de cet article, c'est une intelligence artificielle à qui nous avons simplement donné carte blanche pour conclure ce texte. Sa lucidité artificielle est glaçante, comme le seront les fonctionnaires IA.
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