l'ARCEP dans toute sa splendeur.
Comme pour faire echo aux nouvelles promesses d'Orange et de son nouvel accord avec le Gouvernement, l'Arcep inflige une gifle de 26 millions d'euros à l'encontre d'Orange pour non-respect de ses engagements.
Orange, l'opérateur historique français, avait fait des promesses alléchantes en 2018 : raccorder à la fibre optique des milliers de communes en zone AMII, autrement dit des zones où la main privée se devait de prendre l'initiative. Objectif ? Que chaque foyer, chaque entreprise ait accès à la fibre, avec la possibilité de raccorder tout le monde, à la demande, sauf en cas de refus des propriétaires.
2020, et c'est l'heure des comptes. Orange n'a pas tenu ses engagements et les promesses juridiquement opposables lui sont rappelées par l'Arcep. Résultat, le gendarme des télécoms, sanctionne Orange avec une amende de 26 millions d'euros.
Pour l'Arcep, Orange n'a pas juste raté une échéance, ils ont porté atteinte à l'aménagement des territoires concernés et des utilisateurs finaux qui attendent encore de surfer à grande vitesse. Ce n'est donc pas seulement une question d'argent, mais de confiance et d'équité numérique.
La sanction financière d'Orange a été décidée au terme d'une procédure contradictoire. La décision complète sera publiée dans les prochaines semaines, sous réserve des secrets protégés par la loi.
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Orange a conclu un engagement, au titre d'un article de loi (L33-13). Cet engagement consistait pour la zone AMII à une couverture de 100% en 2020, dont maximum 8% raccordables sur demande sous 6 mois, et à 100% raccordables en 2022.
A ce jour, ils ne sont qu'à 88% de raccordables sur cette zone, et le dispositif de raccordable sur demande n'a toujours pas été mis en place.
Ils ont fait l'objet de plusieurs mises en demeure pour leur rappeler ce retard. Au bout d'un moment, il faut sanctionner.
Orange n'avait pas à s'engager sur ces chiffres s'ils n'en étaient pas capables.
Pour les zones AMII sous déploiement de SFR, ils s'étaient engagés sur 100% raccordables en 2020, dont maximum 8% sur demande sous 6 mois. Mais pas de 100% raccordables en 2022. Ils ont eu du retard, mais d'après les chiffres de l'Arcep, ils sont à priori arrivé au delà des 92% de raccordables aujourd'hui. Reste à voir si le dispositif de raccordable sur demande sous 6 mois pour le restant est bien en place.
Il y a trop de laxismes et de déresponsabilisation générales. Au lieu d'une sanction financière, il aurait été plus judicieux de remplacer les responsables qui n'ont pas tenu leurs engagements.
26 millions, pour une entreprise comme Orange, c'est pas grand chose.
D'ailleurs le nouveau PDG indique lui que le 100% fibre en 2025 voulu par l'Etat n'est pas réalisable car ça coûtera trop cher.
On voit d'ailleurs que dans le nouvel engagement pour les zones AMII à 2025, il a abandonné le 100% fibre, pour du 98,5%, et le reste raccordable sur demande sous 6 mois.
26 millions d'euros c'est fibrer de A à Z en partant de rien une agglomération comme Caen.
Qui plus ait, avec les nouveaux engagements qu'ils ont pris, on voit bien qu'ils n'ont pas la volonté d'atteindre leurs engagements initiaux, même après 3 ans de retard, et que les cas de raccordement sur demande ne seront possibles qu'après 2025, soit 5 ans de retard.
Pour ma part orange avait pris 2 ans de retard par rapport à ses annonces.
Ce qui est encore plus grave et pas encore sanctionné, est le fait qu'Orange n'est jamais pressé de réparer le réseau en rase campagne quand les poteaux qui supportent les lignes sont cassés.
Les coupures peuvent durer plusieurs semaines.
Si Orange a menti sur ses engagements dans le but d'obtenir la plus grande partie des zones AMII, cela s'est donc fait au détriment des autres candidats, et également au détriment des usagers qui auraient éventuellement pu être éligibles aujourd'hui si un autre candidat avait obtenu la zone et respecté ses engagements.
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