Le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a demandé au président du conseil italien, Silvio Berlusconi, et au chancelier allemand, Gerhard Schroeder, de trancher leur différend sur le projet européen de navigation par satellite Galileo, a-t-on indiqué de source communautaire. Le conflit entre l'Allemagne et l'Italie, qui revendiquent toutes les deux le rôle de chef de file industriel du projet, provoque un retard qui "affecte notre crédibilité" notamment vis-à-vis des Etats-Unis, a écrit M. Prodi aux deux chefs de gouvernement, selon la même source. S'il se prolonge, le conflit entre l'Allemagne et l'Italie pourrait faire échouer Galileo, avertit M. Prodi dans sa lettre. L'Allemagne et l'Italie revendiquent toutes deux le rôle de chef de file industriel sur le projet de navigation par satellite européen. Ce rôle, analogue à celui qu'a joué la France pour Airbus ou Ariane, permet de maximiser les retombées industrielles pour les entreprises nationales, moyennant un investissement de départ un peu supérieur à celui des autres pays. Le différend germano-italien, qui se déroule au sein de l'Agence spatiale européenne (ESA), empêche l'ESA de débloquer sa participation dans Galileo. Il retarde la constitution de la société commune ESA/Communauté européenne qui doit porter le projet à ses débuts, jusqu'à ce qu'un consortium privé prenne le relais. Galileo, qui doit rivaliser à partir de 2008 avec le GPS américain, nécessite le lancement d'une trentaine de satellites. Son coût est estimé à entre 3,2 et 3,6 mds euros.
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