L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) dévoilera vendredi le résultat de l'appel à candidatures à la 4e licence de téléphonie mobile, auquel seul le fournisseur d'accès internet Free (Iliad) a postulé. L'Autorité, seule à décider dans ce dossier, tiendra une conférence de presse vendredi à 9H30. L'appel à candidatures, lancé le 1er août, a pour objectif de permettre l'émergence d'un quatrième opérateur mobile en France, aux côtés d'Orange (France Télécom), SFR et Bouygues Telecom. Free assure que, s'il est choisi, il lancera son offre de téléphonie mobile dans les dix-huit mois, soit vers l'été 2011. Seul candidat en lice, il a de grandes chances de l'emporter: en 2007, son dossier avait été rejeté car il souhaitait payer la licence, alors facturée 619 millions, en plusieurs fois. Mais désormais le tarif semble taillé sur mesure pour le trublion de l'internet. Le prix a en effet divisé par trois, à 240 millions d'euros, car les fréquences associées à cette licence ont été découpées en trois lots: seul un des lots est réservé à un nouvel entrant. Un calcul qui a fortement déplu aux trois opérateurs en place, qui ont déposé plusieurs recours, devant Bruxelles et devant le Conseil d'Etat, jugeant ce prix trop bas par rapport à ce qu'ils avaient dû débourser pour leurs propres licences. Mais ces recours n'ont pas ralenti le processus de décision de l'Arcep, qui a indiqué le 10 novembre que le dossier de Free était "recevable" et qu'elle allait donc procéder à son "examen au fond", avant de se prononcer avant Noël. Son président Jean-Ludovic Silicani avait rappelé récemment son "indépendance" après la déclaration de Nicolas Sarkozy, qui s'était dit "assez sceptique" sur le choix d'un quatrième opérateur: "le chef de l'Etat est réservé sur ce dossier, mais pas opposé puisqu'il a laissé publier le décret", avait affirmé Silicani. "Je n'ai reçu aucun appel de l'Elysée, de Matignon ou d'un élu influent" à ce sujet, avait-il dit. Parmi les critères de choix de l'Autorité, M. Silicani a insisté sur "la crédibilité sur le plan technique et financier" de la candidature. Le nouvel entrant devra notamment prouver qu'il peut financer son déploiement et couvrir 25% de la population en deux ans. Outre l'achat de la licence, il devra construire son réseau, un investissement évalué à un milliard d'euros. Ce poids financier, associé à la difficulté d'arriver dans un marché mature et de déployer des antennes, en raison de la réticence des riverains, a découragé les autres candidats, qui se sont désistés au fil des mois: l'opérateur mobile virtuel Kertel (ancienne filiale d'Iliad), le câblo-opérateur Numericable, l'opérateur virtuel Virgin Mobile, le conglomérat Bolloré et l'opérateur égyptien Orascom.
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