Un détenu a intenté des procédures judiciaires pour dénoncer "le racket de la télévision en prison", à savoir l'obligation faite aux personnes écrouées de louer un téléviseur même si elles en possèdent déjà un, a-t-on appris auprès du détenu et de son avocate. La télévision est autorisée en cellule depuis 1985 mais la Cour des comptes, dans un rapport de décembre 2006, avait relevé "des différences significatives de traitement" selon les prisons. C'est ainsi que François Korber, 56 ans, qui vient dE purger quinze ans de réclusion, a pu acheter un téléviseur en 2002 --pour 150 euros-- alors qu'il se trouvait au centre de détention (CD) de Riom. Mais le poste lui a été confisqué dès son arrivée au CD de Melun en septembre 2007. Pour pouvoir continuer de regarder la télévision, le détenu a été obligé de louer un appareil 38 euros par mois. Dans un courrier adressé à plusieurs médias dont l'AFP, François Korber estime que dans de nombreuses prisons, "la direction refuse aux personnes détenues le droit d'acquérir un poste de télévision, en violation de l'article D444 du Code de procédure pénale". Cet article mentionne que "les détenus peuvent se procurer par l'intermédiaire de l'administration et selon les modalités qu'elle détermine un récepteur radiophonique et un téléviseur individuels". M. Korber a donc déposé une requête auprès du tribunal administratif de Melun pour récupérer "les sommes indûment perçues par l'Administration" pénitentiaire (AP) et obtenir la restitution de son téléviseur, a-t-on appris auprès de son avocate, Me Nicole Prévost-Bobillot. François Korber a déposé par ailleurs une plainte au pénal contre la direction du CD de Melun pour "extorsion de fonds" et une autre, pour "faux", vise le directeur de l'AP à qui il reproche d'avoir affirmé dans un texte intitulé "Drois et devoirs de la personne détenue", publié en janvier 2009, que les détenus peuvent "acheter une radio" et "louer une télévision". A travers ces actions, "François Korber a le courage de s'attaquer à un problème auquel sont confrontés de nombreux détenus", a insisté Me Prévost-Bobillot.
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