Confrontés à la révolution numérique, les patrons des grandes chaînes historiques, publiques ou privés, ont recommandé des "bouquets" de chaînes complémentaires pour s'adapter à ce nouveau marché. Réunis à Paris pour un colloque de l'agence NPA Conseil, les représentants de TF1, Canal+, M6 et le président de France Télévisions Patrick de Carolis ont estimé que l'offre en "bouquet" était le meilleur moyen de résister à l'éparpillement de l'offre et la multiplication de la concurrence induites par les nouveaux moyens de diffusion numérique, comme le haut débit, la télévision haute définition ou la télévision sur mobile. Selon l'analyste financier Julien Roch, directeur de Meryll Linch European Media Research, qui a cité le cas de TF1, première chaîne française pour l'audience, l'arrivée de la télévision numérique a entraîné une "destruction de valeur chez les médias traditionnels". Patron du groupe M6, Nicolas de Tavernost estime qu'il faut "organiser les groupes en bouquets" pour qu'ils puissent se développer dans le numérique. "Nous travaillons déjà à un groupe de chaînes généralistes, pour organiser notre croissance en ce monde numérique", a-t-il souligné. Selon Gilles Maugars, directeur technique et des systèmes d'information de TF1, un excès de réglementation empêche les grands groupes audiovisuels privés français de s'organiser pour faire face à la concurrence de la télévision numérique terrestre (TNT). Il a également dénoncé la possibilité donné à de nouveaux acteurs, comme le secteur des télécommunications, d'acquérir les droits de certaines compétitions sportives. Président du groupe Canal+, Bertrand Méheut s'est félicité d'avoir tiré son épingle du jeu grâce à la fusion de CanalSatellite et TPS, qui lui permet de proposer "une offre multi-chaînes unique autour de la marque CanalSat". Pour sa part, Patrick de Carolis a réaffirmé sa volonté de faire des chaînes qui composent son groupe (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô), déjà présentes sur la TNT, "le premier bouquet de chaîne gratuite" sur le numérique hertzien. Il a confirmé à cette occasion qu'il souhaitait que l'Etat préempte quatre canaux sur la future télévision mobile personnelle (TMP) pour France 2, France 3, France 4 et France 5. "Et pourquoi pas un cinquième pour France Ô", a-t-il ajouté.
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