Le ministère de la Défense a présenté le satellite Hélios II, dont le lancement est prévu le 10 décembre à Kourou (Guyane française) et qui représente un "bond technologique" dans le domaine du renseignement militaire, selon les responsables du programme. Le satellite Hélios II-A, qui doit être mis sur orbite par une fusée Ariane-5, est développé en coopération entre la France (95%), la Belgique (2,5%) et l'Espagne (2,5%). Principal contributaire à ce programme de 2 milliards d'euros, la France s'est vu confier la maîtrise d'oeuvre et la responsabilité du projet. "Hélios II permettra d'atteindre une très haute résolution, de l'ordre de quelques dizaines de centimètres (...) Et sa capacité d'infrarouge, lui permettra de prendre des images de jour comme de nuit", a indiqué à la presse le responsable du programme, le colonel Michel Sayegh. Selon ce responsable de la Délégation générale pour l'armement, avec ce satellite, "tous les points du globe seront accessibles en 24 heures, avec environ 100 images prises par jour", puisque Hélios II "aura survolé 14 fois la terre". Hélios II -- qui rejoindra dans l'espace Hélios I-A lancé en 1995 -- évoluera en orbite héliosynchrone (qui suit le soleil toute l'année) à 700 km d'altitude. Lors de cette présentation du programme mardi sur la base aérienne de Creil, le colonel Inaki Garcia Brotons, chargé du dossier Hélios à l'état-major des armées (EMA), a souligné l'importance pour un pays comme la France de "pouvoir assurer sa souveraineté nationale" en matière de renseignement militaire. "Quand on ne maîtrise pas la source, on ne peut pas être sûr à 100% que les images n'ont pas été retouchées, puisque ce sont des images numériques qui peuvent être trafiquées", a-t-il expliqué. Pour l'officier, "avec Hélios II on change de lunettes, on a des lunettes plus puissantes" et "on peut par exemple identifier la différence entre un char et un tracteur". Le nouveau satellite, qui commencera à fournir des images à l'EMA trois mois après son lancement, "permettra aussi de diminuer le délai d'acquisition" de données. "On est capable de passer commande plus tard et d'obtenir des images très vite, en seulement quelques heures dans le meilleur des cas", a indiqué le colonel Garcia Brotons, ajoutant que Hélios II sera également utilisé "pour le guidage final des missiles de croisière SCALP". Ont été également expliquées à la presse les activités du Centre de formation et d'interprétation interarmées de l'imagerie militaire (CFIII), maillon essentiel du Centre de Creil, où sont centralisés les services d'observation des satellites militaires français. Un responsable de la Direction du renseignement militaire (DRM/CFIII), le colonel Pascal Legai, a ainsi présenté des images montrant les résultats de frappes aériennes, mais aussi des vues de sites militaires où l'on pouvait distinguer les différents types de bâtiments, des véhicules, des dépôts de munition et d'autres signes d'activités militaires.
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