La téléréalité va faire son entrée dans la vie politique italienne avec le lancement annoncé pour octobre d'une nouvelle formule de l'émission d'actualité phare de la première chaîne publique, "Porte à porte". "L'idée est d'emmener un homme politique faire un tour, l'emmener faire les courses, aller chercher les enfants à l'école", a expliqué l'animateur Bruno Vespa, dont le studio de télévision s'est imposé en dix ans d'émission comme une sorte d'annexe du Parlement italien. L'élu devra se mettre dans la peau d'un citoyen ordinaire pendant toute la journée de tournage avant d'être interrogé en plateau par deux électeurs, qui l'auront accompagné dans cet exercice. La tâche sera un tantinet facilitée par le fait que ses interlocuteurs seront sélectionnés par un institut de sondage et partageront les mêmes sympathies politiques. Les premiers reportages seront diffusés dans la deuxième quinzaine d'octobre mettant en scène à chaque fois un élu de la majorité et un de l'opposition. "L'objectif est de comprendre quels sont les problèmes de l'Italie et ce que les Italiens attendent de leurs hommes politiques", a exposé M. Vespa. "Porta a porta", malgré son heure tardive, peut se targuer d'avoir été regardée par au moins trois millions de spectateurs à chaque fois, selon les chiffres d'audience de la saison précédente. Mais la formule, qui traite de faits de société mais surtout de grandes questions politiques, donne des signes d'essouflement. "Les grands leaders en tant que tels ne font plus d'audience. Nous devons construire une émission qui intéresse réellement le public", a déclaré M. Vespa, dans un demi-constat d'échec qui pourrait s'étendre à ses confrères. En Italie, les journaux télévisés, quand ils donnent la parole aux gens ordinaires, vont rarement au-delà du micro-trottoir et les préoccupations quotidiennes de la population sont souvent réduites à la portion congrue.
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