Vers un bannissement de la publicité télévisée pour les médicaments aux États-Unis

Aux États-Unis, la publicité télévisée pour les médicaments sur ordonnance, unique au monde avec la Nouvelle-Zélande, fait l'objet de critiques croissantes, notamment de l'American Medical Association (AMA), qui appelle à son interdiction.

Depuis son autorisation en 1985 et sa libéralisation en 1997 par la FDA, cette pratique engendre un marché de plusieurs milliards de dollars. En 2014, les dépenses des laboratoires s'élevaient à plus de 4,5 milliards, avec des publicités pour des traitements, comme le Viagra, qui poussent les consommateurs à « demander à leur médecin » . L'AMA argue que cela entraîne une surconsommation de traitements coûteux, ce qui augmente les prix et limite l'accès aux soins pour les patients vulnérables.

Dans un système où les prix des médicaments sont libres, des traitements comme l'Harvoni coûtent des dizaines de milliers de dollars par an. Les publicités incitent également les patients à exiger des traitements inappropriés, fragilisant la relation médecin-patient et contribuant à une médicalisation excessive, un phénomène dénoncé par l'AMA.

À l'inverse, la France interdit la publicité télévisée pour les médicaments sur ordonnance. Seules les médicaments en vente libre peuvent être promus sous des conditions strictes, avec un contrôle de l'ANSM. L'information sur les traitements y est principalement délivrée par des professionnels de santé, ce qui contribue à éviter la surenchère publicitaire et à préserver l'accès équitable aux soins.

Malgré les revendications de l'AMA, l'interdiction de la publicité télévisée aux États-Unis est difficile à mettre en œuvre. Les laboratoires défendent cette pratique comme un moyen d'informer les patients, invoquant la liberté d'expression pour justifier les campagnes publicitaires. Toutefois, des mesures, comme l'obligation d'afficher les prix depuis 2019, commencent à émerger.

L'avenir de cette pratique controversée dans un pays confronté à la crise des coûts de santé reste donc incertain et le nouveau secrétaire à la santé, RFK Jr., qui réclame sa suppression, devrait l'obtenir prochainement.