L'Arcom, l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, a récemment adopté une délibération visant à renforcer le respect du pluralisme des courants de pensée et d'opinion dans les médias audiovisuels.
Cette décision, annoncée le 17 juillet 2024, étend les mesures existantes pour s'assurer que la diversité des opinions soit correctement représentée sur les ondes. Désormais, tous les médias, qu'ils soient publics ou privés, sont tenus de respecter ces nouvelles directives. Cette initiative est une réponse directe à une décision du Conseil d'État qui a souligné la nécessité pour l'Arcom de prendre en compte la variété des pensées exprimées dans les programmes diffusés.
Le cœur de cette délibération repose sur une évaluation rigoureuse du déséquilibre potentiel dans l'expression des opinions. L'Arcom utilisera divers indicateurs pour juger si les médias respectent cette diversité, notamment en observant la diversité des intervenants, des thématiques abordées, et des points de vue exprimés. Cette surveillance sera particulièrement stricte pour les programmes d'information ou ceux contribuant à l'information, avec une période d'observation de trois mois pour les médias traditionnels et d'un mois pour les chaînes d'information en continu. L'objectif est clair : éviter que certains courants de pensée ne monopolisent l'espace médiatique au détriment d'autres.
Si l'Arcom se garde bien de nommer explicitement les chaînes dans son viseur, il est évident que certaines d'entre elles sont particulièrement concernées. Ces chaînes, dont vous, lecteurs, devrez deviner le nom, ont souvent été critiquées pour leur couverture biaisée et leur tendance à inviter les mêmes « experts » récurrents, ce qui limite la diversité des opinions présentées aux téléspectateurs. En imposant ces nouvelles règles, l'Arcom envoie un signal fort : ces pratiques doivent cesser pour permettre une représentation plus équitable des différentes voix dans le débat public.
Enfin, l'Arcom insiste sur le fait que cette délibération n'a pas pour but de ficher ou de classifier les intervenants selon leurs opinions politiques. Les éditeurs de programmes restent responsables du choix de leurs invités et des thèmes abordés, dans le respect de la législation en vigueur. Cependant, cette liberté s'accompagne désormais d'une obligation accrue de pluralisme. En mettant en place ces nouvelles directives, l'Arcom cherche à garantir que tous les courants de pensée puissent s'exprimer librement et équitablement, sans qu'une poignée de chaînes ne monopolise le discours public avec des opinions uniformes.