Jean-Marie Messier, PDG de Vivendi Universal (VU), a été interpellé ce soir lors de l'assemblée générale des actionnaires de VU par Bruno Gaccio, l'un des auteurs des Guignols, lors de la séance des questions. Commencée à 17H15, l'AG en était encore aux questions-réponses trois heures plus tard et n'avait pas encore abordé les points à l'ordre du jour. Bruno Gaccio, qui affiche sa fidélité à Pierre Lescure depuis que ce dernier a été limogé de la présidence du Groupe Canal+ la semaine dernière, s'est dit propriétaire de 8.000 actions Vivendi Universal dont la valeur a été divisée par six. "La question porte sur votre vision (du groupe) dont Canal+ est une plaque tournante" a déclaré M. Gaccio, interrogeant ensuite M. Messier sur la façon "extrêmement brutale de virer Pierre". "On l'aime et on l'aimera toujours", a ajouté l'auteur des Guignols. M. Gaccio a mis en cause la méthode de M. Messier "de mettre dans une chaîne aussi différente le numéro 3 de TF1 (Xavier Couture nommé à la place de Pierre Lescure, ndlr) et de nous demander de faire aussi bien, aussi fort". "Vous pensez que cela peut durer combien de temps avec vous à la tête de Vivendi Universal ?", "Vous ne pensez pas qu'il faudrait prendre un peu de recul et mettre un homme plus calme à la tête de Vivendi Universal", a-t-il demandé, quelques minutes après que M. Messier se soit dit "solidement à la barre" du groupe. Sans se démonter, M. Messier a répondu: "le problème Canal est simple : il y a un génie créatif, l'esprit de Canal (...) qui est un atout, mais le monde a légèrement changé, il faut s'adapter". "Canal a creusé des trous de résultats de manière régulière depuis 5 ans et pour la première fois depuis 17 ans perdu des abonnements sur la chaîne Canal+ France. Il faut être capable de se remettre en cause", a-t-il affirmé. "Si je n'avais pas un infini respect de Pierre Lescure, sans doute le changement des équipes serait intervenu plus rapidement", a ajouté le PDG de Vivendi. "Il faut remettre encore plus l'abonné au centre des préoccupations de Canal, l'équilibre entre les créatifs, l'insolence, le bon fonctionnement, est un équilibre difficile à trouver", a-t-il estimé. "Dans les décisions qui seront prises sur l'organisation du groupe, je peux vous assurer que j'aurai à coeur de penser à cet équilibre-là", a-t-il conclu.