Les dirigeants des télévisions publiques suisse et autrichienne, pays coorganisateurs de l'Euro-2008 de football, ont accusé dimanche l'UEFA, propriétaire des droits télévisés du tournoi, de censurer les retransmissions des matches pour en ôter toute image déplaisante. "Il n'est pas acceptable que quelque chose puisse se passer sans qu'on ne puisse le montrer", s'est alarmé Elmar Oberhauser, directeur de l'information de la télévision publique ORF, qui retransmet les matches en Autriche. "Nous rejetons toute forme de censure d'une manifestation sportive", a lui aussi souligné le directeur général du groupe audiovisuel public suisse SRG-SSR, Armin Walpen, dans l'hebdomadaire hélvète SonntagsZeitung dimanche. Lors d'un match entre l'Autriche et la Croatie le 8 juin à Vienne, l'UEFA, qui produit pour la première fois les images, avait fait l'embargo sur l'irruption d'un supporter croate sur la pelouse et sur des fumigènes allumés, malgré l'interdiction, dans les tribunes croates, ne livrant aucune image. "Il ne s'est rien passé de sérieux jusqu'à présent", mais le contrôle par l'UEFA des images livrées aux chaînes de télé "relève d'une problématique de fond qu'on ne pourra sans doute pas continuer à accepter", a déclaré M. Oberhauser à l'agence APA. Le responsable autrichien a indiqué vouloir remettre les choses à plat à l'issue du tournoi et M. Walpen a de son côté annoncé vouloir protester par écrit auprès de l'UEFA. Pour la présente édition, la marge de manoeuvre des télévisions est quasi-nulle: le contrat passé avec l'UEFA stipule que celle-ci peut librement décider des images livrées à ses clients. Au total, la compétition génère 800 millions d'euros de droits télés pour la société organisatrice.