Les organisations professionnelles rassemblant les industries de matériels audiovisuels et informatiques ont dénoncé le projet d'une taxe sur la vente des produits électroniques grand public pour financer la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public. Une source proche du gouvernement a indiqué mercredi soir à l'AFP que cette taxe était "l'une des pistes envisagées". Le Syndicat des industries de matériels audiovisuels électroniques (Simavelec) a qualifié cette taxe d'"inéquitable" et "contradictoire". "Cela faisait quelques jours qu'on savait que c'était en discussions à l'Elysée", a expliqué à l'AFP le porte-parole du Simavelec. Le syndicat a demandé à être reçu à l'Elysée avec des représentants de la grande distribution. De son côté, le SFIB (Syndicat de l'industrie des technlogies de l'information), qui réunit les industriels de l'informatique, "s'émeut vivement" de ce projet qui outre les téléviseurs concernerait également les ordinateurs et les téléphones mobiles. "La France est en retard sur ses concurrents européens en termes de connexions internet et d'équipement en PC", fait valoir le SFIB qui souligne que l'équipement de nouveaux foyers "ne peut qu'être que très négativement impacté par une éventuelle taxation des PC". "Cette taxe semble tout à fait inéquitable parce qu'on va faire payer les consommateurs pour des chaînes qu'ils pourraient ne pas regarder", a estimé pour sa part le porte-parole du Simavelec. "D'autant plus que les sommes en cause ne sont pas anecdotiques: selon les rumeurs, ce serait aux alentours de 1 à 2% du prix de vente, un pourcentage qui, avec la TVA et la marge de le distribution, peut très vite se retrouver à 3 ou 4%", a-t-il indiqué. Un téléviseur LCD standard coûte en moyenne 775 euros, selon le Simavelec, ce qui entraînerait donc une taxe d'une trentaine d'euros. "Cette taxe viendrait en plus de toutes les taxes qu'il y a déjà sur les téléviseurs: il y a déjà une taxe dédiée à l'environnement et une taxe dédiée à la copie privée, ce qui ferait un empilement qui commence à faire lourd", a également noté le Simavelec. "Cette taxe nous semble aussi complètement contradictoire par rapport à ce qu'on nous demande de faire par ailleurs, de faire en sorte que la mutation vers le numérique soit le plus rapide possible, avec la fin de la diffusion analogique prévue en 2011: en rajoutant une taxe, on augmente les prix et on ralentit mécaniquement les choses", selon le syndicat. Le Simavelec pointe aussi les risques de "distorsion de concurrence": "on va recevoir la télévision sur toute une série d'appareils, comme le téléphone mobile et l'ordinateur, et on ne sait pas si ce sont seulement les téléviseurs qui vont être taxés", a noté le porte-parole, qui a aussi évoqué la possibilité pour les consommateurs d'acheter à l'étranger ou sur internet des téléviseurs non taxés.
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