L'équipage de la navette spatiale a entamé dimanche l'examen détaillé des tuiles endommagées du bouclier thermique qui protège Endeavour des températures extrêmes de la rentrée dans l'atmosphère, mais selon la Nasa les dégâts seraient bénins. Depuis la désintégration de Columbia en février 2003, provoquée par des dégâts sur le bouclier thermique et qui a coûté la vie aux sept astronautes à bord, l'agence spatiale américaine ne veut prendre aucun risque. Dimanche, le commandant de bord Scott Kelly ainsi que ses deux coéquipières, Tracy Caldwell et Barbara Morgan, ont commencé vers 16H00 GMT une inspection détaillée des tuiles endommagées lors du décollage vendredi d'Endeavour. Le bras robotique de la navette, doté d'une rallonge dont l'extrémité est équipée d'instruments de mesure et de prise de vue très sophistiqués, va balayer les zones suspectes pour déterminer l'ampleur exacte des dégâts. Ils ont été provoqués par la chute d'un morceau de mousse isolante qui recouvre le réservoir principal de la navette, avait expliqué samedi John Shannon, le responsable de la mission, lors d'une conférence de presse. C'est l'impact d'un morceau de mousse qui avait provoqué des dommages suffisamment importants sur le bouclier thermique de Columbia, permettant aux gaz incandescents --produits par le frottement de la navette dans l'atmosphère-- de pénétrer l'orbiteur qui s'est désintégré en vol. Les températures aux points les plus chauds de la navette qui fonce vers la Terre à plus de 20.000 km/h peuvent atteindre 1.500 à 1.600° Celsius. Le laser attaché à l'extrémité de la rallonge va notamment permettre d'obtenir une image en trois dimensions de la tuile, faite d'une sorte de mousse de céramique extrêmement résistante à la chaleur mais relativement fragile aux chocs. Les ingénieurs connaîtront alors la profondeur exacte de l'entaille provoquée par le fragment de mousse de la taille d'un pamplemousse. Initialement, la Nasa avait penché pour l'hypothèse d'un morceau de glace qui aurait frappé le ventre de la navette. Le fait qu'il s'agisse de mousse, moins dense et donc moins encline à faire des dégâts en profondeur, est une bonne nouvelle.
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