La navette américaine Discovery et son équipage de sept astronautes se sont posés vendredi en Floride au terme d'une mission dans l'espace de treize jours qui a permis de faire avancer la construction de la Station spatiale internationale (ISS). Discovery, avec à bord une femme et six hommes dont un Suédois et un Allemand de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), a atterri à 22H32 GMT sur la piste de 4.500 mètres du Centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral, d'où la navette avait été lancée le 9 décembre. "Nous avons sept personnes folles de joie dans la navette et je pense que les fêtes vont être géniales", a dit le commandant de bord, Mark Polansky juste après l'atterrissage. "Félicitations pour ce qui a été probablement la mission de construction la plus complexe à ce jour de l'ISS", lui a répondu un contrôleur de la mission à Houston. La navette s'est posée après un plongeon de 300 km débuté un peu plus d'une heure plus tôt alors qu'elle était lancée à la vitesse de plus de 26.000 km/h sur orbite autour de la Terre. Son arrivée a été annoncée par un double bang qui a retenti au-dessus du Centre spatial Kennedy. Initialement prévu jeudi, le retour de Discovery avait été décalé de 24 heures en raison d'une quatrième sortie dans l'espace non prévue à l'origine de deux astronautes pour débloquer des panneaux récalcitrants d'une antenne solaire de l'ISS. Le retour sur Terre de Discovery a été marqué par l'incertitude sur son lieu d'atterrissage en raison de mauvaises conditions météorologiques sur plusieurs sites pouvant accueillir la navette. Jusqu'en début d'après-midi, seule la base de White Sands au Nouveau-Mexique (sud-ouest) offrait des conditions météorologiques idéales pour un atterrissage. Mais la Nasa préférait éviter cette option, coûteuse en argent et en temps pour rapatrier ensuite la navette vers la Floride. Après sa sortie d'orbite, Discovery a commencé son grand saut vers la Terre. Les couches supérieures de l'atmosphère ont commencé à se faire sentir 25 minutes plus tard, à 130 km d'altitude et à plus de 8.000 km de la Floride. Le frottement de la navette à grande vitesse sur les couches denses de l'air fait monter la température jusqu'à 1.500 degrés Celsius sur le bouclier thermique qui protège le ventre de l'orbiteur, son nez et les bords d'attaque de ses ailes. La navette descendait alors de 9 km à la minute, se transformant progressivement en un gros planeur, sans moteurs, et ne laissant aucun droit à l'erreur pour le commandant de bord jusqu'au poser de l'appareil. Discovery a fait son approche par le sud-ouest en survolant le Mexique et le Texas avant de s'approcher du Centre spatial Kennedy. La mission de Discovery, dont huit jours amarrés à l'ISS, a permis de poursuivre la construction de la Station avec la mise en place d'un nouveau tronçon de deux tonnes à son ossature et la reconfiguration de son système électrique et de climatisation. Ces travaux complexes effectués lors de trois sorties de plus de 19 heures au total dans l'espace par deux équipes d'astronautes étaient essentiels pour la poursuite de l'assemblage du seul avant-poste de l'espace. L'achèvement de l'ISS est jugé crucial pour préparer les futurs vols habités vers Mars et au-delà. La Nasa prévoit encore treize vols de navette - dont cinq en 2007 - pour finir l'ISS d'ici à 2010, année programmée pour la mise à la retraite des trois orbiteurs américains. L'astronaute américaine Sunita Williams qui était à bord de la navette lors de son lancement est restée à bord de l'ISS pour une mission de six mois. Elle a été remplacée à bord de Discovery par le spationaute allemand Thomas Reiter qui se trouvait dans la Station spatiale depuis juillet.
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