La Nasa a finalement décidé jeudi, après deux jours d'analyses et de réflexions, de maintenir le lancement d'Atlantis vendredi vers la Station spatiale internationale (ISS), jugeant "acceptables" les risques d'une défaillance technique. "Je crois qu'il est possible de voler, je suis confiant", a déclaré Wayne Hale, le responsable du programme des navettes lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de plus de trois heures avec les responsables de la mission. Il a qualifié de très bas les risques de défaillance de l'une des trois piles à combustible de la navette où une anomalie électrique, détectée mercredi, avait causé le report du lancement de 48 heures. Le lancement est prévu à 11H41 locales (15H41 GMT) au milieu d'une fenêtre de tir de dix minutes avec des prévisions météorologiques très encourageantes et 70% de chances de conditions favorables. En cas d'impossibilité de lancer vendredi, "nous ferons une nouvelle tentative samedi", a ajouté Wayne Hale. L'anomalie électrique détectée mercredi matin sur une des trois piles à combustible, qui fournissent l'électricité nécessaire à la navette et à l'équipage, est probablement causée par l'usure d'un câble, a expliqué Steve Poulos, le responsable technique de la navette. Mais il a assuré que tous les tests conduits et les scénarios envisagés montraient "un risque minimum" qu'un problème survienne. La décision de lancer Atlantis vendredi "n'a pas été totalement unanime", a aussi concédé Wayne Hale faisant référence à des réserves émises par des responsables de la sécurité du vol, a-t-il dit. Il a aussi fait valoir que la navette pouvait fonctionner et revenir avec une seule pile, et souligné que les tests effectués avaient montré que "les piles à combustible étaient très acceptables pour effectuer le vol" de onze jours. La Nasa a reporté cinq fois le lancement d'Atlantis prévu initialement le 27 août, en raison d'anomalies techniques et de conditions météorologiques défavorables. Si un tir ne peut avoir lieu samedi, la Nasa ne pourrait pas obtenir un jour supplémentaire pour lancer la navette, car elle interférerait alors avec un vol d'un Soyouz russe qui doit transporter deux cosmonautes et une touriste de l'espace vers l'ISS où il doit s'amarrer le 20 septembre. Atlantis devra quitter la Station au plus tard le 18 septembre comme entendu aux termes de l'accord conclu la semaine passée avec la Nasa. En cas d'impossibilité vendredi et samedi, la Nasa devra attendre fin octobre pour la prochaine fenêtre de tir (les 26 et 27). Si elle décidait de lever ses restrictions actuelles pour des tirs nocturnes, elle pourrait toutefois lancer Atlantis fin septembre ou début octobre, une option examinée sérieusement, a dit Wayne Hale. Atlantis et son équipage, une femme et cinq hommes, dont un Canadien, doivent livrer et installer deux modules d'assemblage sur l'ISS, dont une deuxième antenne solaire qui doublera la puissance électrique de la Station, jugée cruciale pour l'exploration spatiale habitée dans le futur. Le vol d'Atlantis sera le troisième d'une navette depuis l'accident de Columbia en février 2003 et le premier consacré à l'assemblage de l'ISS, à moitié finie et arrêtée depuis fin 2002. La Nasa prévoit 16 vols de navettes pour finir l'ISS d'ici 2010, année programmée de mise à la retraite des trois orbiteurs de la flotte actuelle.
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