NASA
 

Rédaction
26 août 2006

Sa confiance retrouvée après la mission réussie de la navette Discovery en juillet, la Nasa se prépare dimanche au lancement d'Atlantis qui marquera la reprise de l'assemblage de la Station spatiale internationale (ISS) interrompu depuis l'accident de Columbia en 2003. La construction de l'ISS, à moitié finie, est jugée cruciale pour préparer le retour des Américains sur la Lune en 2018 au plus tôt et, à plus longue échéance, l'exploration de Mars. Les deux précédents vols de l'orbiteur en 2005 et 2006 étaient destinés à tester les importantes modifications et procédures mises en oeuvre pour éviter la répétition d'une catastrophe. Les efforts avaient surtout porté sur la réduction des pertes de mousse isolante du réservoir externe de la navette à l'origine de la tragédie de Columbia, le 1er février 2003. Désormais, l'Agence spatiale américaine peut se consacrer à l'assemblage de l'ISS. Au cours de leur mission de onze jours, Atlantis et ses six membres d'équipage, une femme et cinq hommes, dont un Canadien, livreront et installeront deux modules de production d'électricité, dont une antenne solaire d'une envergure totale de 73 mètres. Ces deux unités dites P3 et P4 construites par le groupe Boeing représentent la structure de l'ISS la plus lourde transportée jusqu'à présent dans la soute d'une navette vers la Station spatiale internationale avec un poids total au décollage de 16 tonnes. L'antenne solaire et les autres éléments permettront d'accroître les capacités de production électrique de l'ISS, dont la construction est arrêtée depuis 2002. L'installation complexe de ces modules exigeront trois sorties dans l'espace de deux équipes de deux astronautes pendant près de 20 heures au total. Ces tâches "ont été décrites comme comptant parmi les plus difficiles jamais entreprises dans l'histoire humaine", a récemment commenté le directeur du programme de l'ISS, l'Américain Mike Suffredini. Outre la mise en place de ces deux modules, l'équipage devra aussi effectuer sur orbite des inspections visuelles du bouclier thermique d'Atlantis pour détecter le moindre dégât éventuel provoqué par des débris d'isolant après le décollage ou par des micrométéorites dans l'espace, une procédure désormais de routine instaurée lors des deux missions précédentes. Le compte à rebours a officiellement commencé à midi (16H00 GMT) jeudi pour un lancement prévu dimanche à 16H30 (20H30 GMT), au milieu d'une fenêtre de tir de dix minutes. Dimanche est le premier jour d'une fenêtre de lancement possible qui se refermera le 13 septembre. La météo sera au rendez-vous au Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral (Floride, sud-est), selon les dernières prévisions météorologiques avec seulement 30% de risques que les conditions interdisent le décollage. "Le temps paraît bien se présenter pour le jour du lancement", a déclaré jeudi la météorologue Kathy Winters lors d'une conférence de presse au Centre Spatial Kennedy. Si la Nasa devait repousser le tir, les conditions météorologiques seraient encore plus favorables lundi ainsi que mardi avec seulement 20% de risques d'avoir une météo empêchant un tir, a-t-elle ajouté. La Nasa prévoit au total 16 vols pour achever la construction de l'ISS d'ici 2010, année programmée de mise en retraite des trois navettes restant dans la flotte. L'agence spatiale envisage également une mission supplémentaire pour l'entretien du télescope spatial Hubble afin d'en prolonger le fonctionnement de quelques années. La décision sera prise cet automne. La mission d'Atlantis sera la 116e d'une navette depuis avril 1981 et le 27e vol pour cet orbiteur.

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