Jouant de malchance, l'agence spatiale américaine (Nasa) a été contrainte de reporter pour la cinquième fois en cinq jours, le lancement des deux satellites Calipso et CloudSat, devant permettre d'améliorer la compréhension des nuages. Les deux satellites devaient être lancés à 10H02 GMT mardi de la base aérienne Vandenberg en Californie (sud-ouest). Le report a été décidé quatre minutes avant, en raison cette fois de vents importants. "Notre lancement a été reporté pour au moins 24 heures", a annoncé un responsable de la NASA, en direct sur la chaîne de télévision satellitaire de l'agence spatiale américaine. Les précédentes tentatives de lancement avaient été annulées vendredi en raison d'un problème de communication et samedi, dimanche et lundi, en raison de problèmes sur l'avion de ravitaillement. Calipso et CloudSat doivent rejoindre le "A-Train" spatial franco-américain d'étude de l'atmosphère, dont les trois premiers satellites sont déjà en orbite et qui en comptera six au total. Les instruments à bord de ces deux mini-satellites, d'une grande précision, sont révolutionnaires dans la mesure où ils fourniront des images des formations nuageuses en trois dimensions, selon la Nasa. Le radar dont est doté CloudSat est au moins mille fois plus sensible que ceux équipant les satellites de météorologie aujourd'hui en service, et il devrait permettre de répondre aux questions fondamentales sur la formation de la pluie et de la neige, leur distribution autour du globe et comment les formations nuageuses affectent le climat terrestre, selon les experts du programme. Calipso (Cloud-Aerosol Lidar Infrared Pathfinder Satellite Observations), dont le poids est de 585 kg au lancement, a été mis au point en collaboration avec les agences spatiales française et américaine, le Cnes et la Nasa. Une caméra et un imageur infrarouge complètent sa charge utile. Sa durée de vie prévue est de trois ans. CloudSat, le "satellite à nuages" (848 kg au lancement), produit d'une coopération entre la Nasa et l'Agence spatiale canadienne (ASC), doit étudier le rôle des nuages en produisant des "profils verticaux de l'atmosphère" et de la structure des nuages denses au moyen de son radar à très haute fréquence. Pendant les 22 mois prévus de son fonctionnement, il mettra à la disposition des scientifiques une moisson de données, jusqu'ici inexistantes, sur l'épaisseur des nuages, qui contribue à la détermination de leur volume et de la quantité d'eau, de neige ou de glace qu'ils contiennent. L'étude des nuages est essentielle pour comprendre le phénomène de réchauffement climatique actuel dans la mesure où ils exercent une influence importante sur la quantité d'énergie solaire retenue dans l'atmosphère ou réfléchie dans l'espace, soulignent les scientifiques.
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