John de Mol, le millionnaire néerlandais de la télévision connu dans le monde entier comme le créateur de l'émission de télé-réalité "Big Brother", lance aujourd'hui aux Pays-Bas une nouvelle chaîne, nommée Talpa. Talpa, diffusée à partir de 18H00, proposera bien évidemment plusieurs émissions de télé-réalité, à commencer par "Big Brother", l'archétype du genre. Des chaînes de télévision du monde entier continuent de décliner leur version de ce huis clos d'un petit groupe de personnes filmées en continu. Pour pimenter un peu sa première saison, Talpa recherche une candidate disposée à accoucher en direct. Un ingrédient majeur de la programmation est le sport, la fortune de John de Mol ayant permis à Talpa d'acquérir en décembre les droits de retransmission des temps forts du Championnat de première division de football des Pays-Bas. Or, depuis 40 ans la télévision publique néerlandaise NOS caracole en tête des audiences du dimanche soir avec une émission sportive. La première soirée de Talpa, un nom dérivé du nom latin de "taupe" (Mol en Néerlandais) coïncide d'ailleurs avec le week-end de lancement de la saison footbalistique. Outre le football, cette première soirée présentera des reportages sur la création de la chaîne et un concert avec des artistes néerlandais réputés. John de Mol, 50 ans, a créé Talpa après avoir quitté en 2004 sa maison de production Endemol, qu'il avait auparavant vendue au groupe espagnol Telefonica en 2000 pour 5,5 milliards d'euros. Il a ainsi pu s'offrir nombre de présentateurs vedettes aux Pays-Bas, dont sa soeur Linda de Mol et les animateurs du talk show le plus regardé, de quoi secouer les autres chaînes commerciales qui ont lancé d'intenses campagnes de publicité. Et cet habitué de la polémique n'a pas manqué à la tradition avec une émission intitulée "Je veux ton enfant et rien de plus" dans laquelle une femme célibataire pourra choisir un donneur de sperme. L'idée d'un "Sperme show", comme l'appellent les médias néerlandais, avait déjà été lancée en 2001 mais avait suscité une tempête de protestations y compris au parlement, et avait par conséquent été enterrée.